La volte-face de General Motors et sa décision de conserver Opel, a pris une dimension politique et diplomatique inattendue jeudi, à la suite du tollé de protestations qui s'élève en Allemagne et maintenant dans d'autres pays d'Europe.

Les manifestations syndicales en Allemagne et les commentaires des journaux européens ont prix une tournure franchement anti-américaine depuis l'annonce, mardi, au terme d'une réunion du conseil d'administration de GM à Detroit.

 

Si bien que le président des États-Unis, Barack Obama, a senti le besoin d'appeler la chancelière allemande Angela Merkel pour l'assurer que Washington n'avait aucunement influencé la décision de GM. Les questions de libre-échange et de subventions gouvernementales ont été soulevées dans diverses capitales européennes.

 

À Paris, le quotidien d'affaires Les Échos, a publié un éditorial sévère intitulé Opel: l'épilogue scandaleux dans lequel il accuse GM de concurrence déloyale, puisqu'elle s'appuie sur l'aide financière américaine.

 

«Si GM avait été européen, il n'aurait pu être sauvé sans accepter d'être en partie démantelé. En étant américain, il peut profiter des deniers publics pour rebondir. Et seule une interminable plainte auprès de l'Organisation mondiale du commerce pourrait éventuellement empêcher GM de bénéficier en toute impunité des largesses américaines.»