Le cinéaste polémiste américain Michael Moore estime que son documentaire intitulé Roger & Moi, réalisé en 1989, annonçait la disparition du constructeur automobile General Motors dont l'indifférence envers les ouvriers a provoqué selon lui la faillite.

«Il y a une triste ironie dans le fait que l'entreprise qui a inventé le concept d'obsolescence planifiée -la décision de fabriquer des voitures qui tomberaient en pièces en quelques années contraignant le client à en acheter une neuve- était devenue elle-même obsolète», écrit le cinéaste sur son blogue.General Motors (GM) a déposé son bilan lundi, après avoir été jusqu'en 2007 le numéro un mondial de l'automobile.

«Au début des années 80, lorsque GM enregistrait des bénéfices records il a transféré des milliers d'emplois au Mexique et ailleurs, détruisant ainsi la vie de dizaines de milliers de travailleurs américains», assure Michael Moore.

Après avoir critiqué sans relâche pendant deux décennies l'ancien géant de l'automobile, le cinéaste américain estime sa faillite méritée.

Dans son documentaire Roger & Moi sur la fermeture d'une usine du groupe automobile à Flint (Michigan), dans laquelle travaillait son père, Michael Moore s'attaquait notamment au patron de GM de l'époque Roger Smith.

Classé très à gauche aux États-Unis et lauréat d'un Oscar en 2003 pour le manifeste contre les armes Bowling for Columbine, M. Moore est entre autres l'auteur de Sicko sur le système de santé américain et de la charge anti-George W. Bush Fahrenheit 9/11.