Tout le monde connaît Dominique Poirier comme animatrice à la radio de Radio-Canada. Mais très peu de gens savent que cette journaliste d'expérience est une mordue de moto. Une vraie. Confidences d'une adepte de la bécane qui a renoué avec sa passion après une pause de 25 ans.

Initiée tôt dans son adolescence au merveilleux monde de la mobylette, Dominique Poirier a mis une croix sur la moto vers 18 ans à la suite d'un accident dont elle est heureusement sortie sans égratignure. Mais en 2006, début quarantaine, sa passion est revenue, pour ainsi dire, la hanter. Si bien qu'elle s'est acheté une BMW GS 650. Et chaque année depuis, elle a changé de modèle, comme si elle recherchait la moto parfaite. En fait, elle trouvait ses motos trop hautes. Sa BMW a donc fait place à une Suzuki VStrom 650, puis à une Honda Shadow Phantom. Depuis quelques mois, l'animatrice est revenue chez BMW.

Habituée à rouler à la campagne durant les week-ends et les congés estivaux, l'animatrice s'est récemment découvert un nouveau terrain de jeu: la ville. «J'adore rouler en ville, c'est une dynamique complètement différente. Je dois être encore plus prudente et toujours sur mes gardes. Ça aiguise les réflexes», dit-elle.

Dominique Poirier se désole cependant que les motocyclistes soient persona non grata sur les routes du Québec. Les droits d'immatriculation «exorbitants» en sont une preuve irréfutable, croit celle qui a fait ses premières armes à la télévision de Radio-Canada, il y aura bientôt 30 ans.

«Ailleurs, comme en Europe par exemple, ils font tout pour promouvoir l'usage de la moto. C'est dommage qu'ici, ce soit le contraire. Une moto, ça dégage moins de gaz à effet de serre. À mon avis, c'est la solution aux embouteillages. Et puis rouler en moto est tellement agréable. Tu vis des choses que tu ne vis pas en auto. Tu as un contact différent avec ton environnement», dit-elle.

D'ici à ce qu'elle reprenne le micro de son émission radio L'après-midi porte conseil, à la fin août, Dominique Poirier se promet de belles promenades en ville, mais aussi à la campagne. Notamment dans les Laurentides, son repaire durant les vacances d'été.





Avec quelle moto roulez-vous en ce moment?

Une BMW F800 RT. Je l'ai depuis le début du mois de mai. C'est un modèle pour femmes dont la selle est plus basse. C'était la dernière qui était en vente au Canada. Et je vais vous dire, depuis que j'ai cette moto, c'est le bonheur! J'ai vraiment trouvé la moto qu'il me fallait. Elle est à ma hauteur, ce qui me facilite la vie aux arrêts. Je maîtrise beaucoup mieux ma moto. Sinon, ma voiture est une Golf GTI. C'est ma deuxième de suite. Je n'aime pas particulièrement la vitesse, mais il faut croire que j'ai un penchant pour tout ce qui est performant.





Quand avez-vous eu la piqûre pour les motos?

Mon père m'a acheté une mobylette Hercule quand j'avais 12 ans. Elle était rouge. Je m'en servais uniquement l'été à notre chalet de Saint-Sauveur. J'ai tout de suite eu la piqûre. Puis, vers 17 ou 18 ans, mon père m'a acheté une Suzuki. Je crois que c'était une 250 cc. Celle-là, je l'utilisais à Montréal. J'ai malheureusement eu un accident. Je n'ai pas été blessée, mais ma moto était finie. Ça m'a beaucoup fait réfléchir et j'ai décidé d'abandonner la moto, jusqu'à tout récemment.





Votre meilleur et votre pire souvenir à moto?

Mon meilleur souvenir, c'est quand j'ai participé pour la première fois au lac Saint-Jean à une tournée en moto pour la sclérose en plaques. Je me suis retrouvée dans un contexte de motocyclistes. Comme bien des gens, j'avais une mauvaise perception des motards. Pourtant, ce sont des gens attentifs qui s'entraident entre eux. Et de plus en plus de femmes en font partie. Mon pire souvenir, c'est quand j'ai perdu la maîtrise de ma moto il y quelques années. C'était à Saint-Sauveur, à une intersection, devant une terrasse pleine de gens. À un arrêt, une voiture m'a coupé et j'ai perdu l'équilibre. Dans une situation comme celle-là, on préfère ne pas enlever son casque (rire)!





À part la ville, y a-t-il un endroit où vous aimez rouler?

J'aime bien me promener sur ce qu'on appelle la nouvelle route qui mène à Tremblant. On l'emprunte à partir de Saint-Donat. Pour m'y rendre, j'utilise mon GPS. C'est en pleine forêt. Beaucoup de cyclistes et de motocyclistes y circulent. L'automne, c'est assez formidable comme endroit.





Avez-vous un fantasme quelconque en lien avec la moto?

Oui, j'aimerais un jour essayer de rouler sans casque. Ça doit être toute une expérience. Dans plusieurs États américains, comme vous le savez, les casques à moto ne sont pas obligatoires. Mais un accident est si vite arrivé. Je crois donc que ça va rester un fantasme. J'ai un appartement en Floride et chaque fois que j'y vais, j'ai le goût de louer une moto et d'en faire l'expérience. Mais je me retiens.