Le restaurateur Carlos Ferreira affectionne tout ce qui a des roues. Il est bien sûr fier de sa Porsche Carrera S, sa «voiture soleil», dit-il. Mais l'homme d'affaires ne se fait pas prier pour se déplacer en ville aux commandes d'une Vespa. Et ce grand sportif enfourche tous les jours son vélo de route ou son vélo de montagne. Bref, rouler fait partie du quotidien de ce Montréalais d'origine portugaise bien connu.

Pour Carlos Ferreira, il n'y a rien d'ostentatoire à conduire une Porsche. En fait, il s'agit pour lui d'une sorte d'oeuvre d'art «pas si extravagante que ça» et «accessible pourvu qu'on l'achète d'occasion», croit-il. À 55 ans, l'entrepreneur se souvient trop bien de ses origines modestes et refuse de bomber le torse malgré le succès. Ce qui explique sans doute pourquoi il prend un soin jaloux de sa Porsche. «Mes enfants me demandent combien je dépense en lave-auto dans une année», badine-t-il.

Fan fini de Formule 1, Carlos Ferreira assiste religieusement au Grand Prix du Canada depuis des années. Durant le GP, l'homme d'affaires s'associe d'ailleurs à BMW. Le Café Ferreira, l'un des quatre établissements du restaurateur, devient ainsi le rendez-vous des aficionados du constructeur allemand. Les grands bonzes de BMW ont même déjà cassé la croûte chez M. Ferreira.

Coureur à ses heures malgré l'obtention tardive de son permis de conduire, Carlos Ferreira s'est récemment acheté un kart qui peut atteindre 140 km/h. Il prend sporadiquement part à des courses amicales, notamment en compagnie de son jeune ami Jacques Villeneuve.

Nous avons posé cinq questions à Carlos Ferreira sur son cocktail transport:

1. Que conduisez-vous en ce moment?

Je viens de sortir ma Porsche Carrerra S. Je ne la prends que lorsqu'il fait beau. J'adore les Porsche, car ce sont les autos de luxe les moins flamboyantes. Et en plus, elles sont plus faciles à conduire. Une Porsche pardonne, contrairement à une Ferrari. Sinon, mon véhicule de tous les jours est une BMW X5. Je la prête à certains de mes employés. J'ai une autre Porsche, mais je ne la sors presque plus. C'est une sorte de prototype, une copie de la Porsche 928 de James Dean. Elle est aux couleurs du Ferreira Café. Dès que je l'utilise, tout le monde me prend en photo à chaque coin de rue. Mes filles ne veulent plus m'accompagner dans cette voiture; elles n'aiment pas se faire photographier par des inconnus.

2. Quel a été votre premier contact avec l'automobile?

Quand je suis arrivé au Québec à l'âge de 19 ans, je n'avais jamais conduit de voiture. Au Portugal, je me déplaçais à vélo. Vers 22 ans, je me suis acheté un Pontiac Le Mans pour 300$. Dès que j'en ai pris possession, elle m'a lâché. Je l'ai fait réparer et même si je n'avais pas de permis de conduire ni aucune expérience derrière un volant, j'ai décidé de me rendre jusqu'à Québec. Et peu de temps après, je suis devenu livreur de pizza. Le problème, c'est que je ne savais pas conduire une voiture manuelle. Ça a été une vraie catastrophe au début. Les pizzas se sont parfois retrouvées à l'envers, mais je m'en suis sorti.

3. Un souvenir qui vous a marqué?

J'ai manqué d'essence au Portugal en pleine nuit, sur une route déserte. C'était quelques heures avant de prendre l'avion. J'ai eu la chance de tomber sur un livreur de journaux qui a accepté de m'aider. On s'est rendus à une station d'essence sur l'autoroute. Et pour revenir sur nos pas, il a fallu rouler 25 km jusqu'à la prochaine sortie. J'ai été chanceux.

Photo Stéphane Champagne, collaboration spéciale

Pour Carlos Ferreira, il n'y a rien d'ostentatoire à conduire une Porsche. En fait, il s'agit pour lui d'une sorte d'oeuvre d'art «pas si extravagante que ça» et «accessible pourvu qu'on l'achète d'occasion».

4. Dans quel genre d'environnement aimez-vous conduire?

Je n'aime pas particulièrement rouler en ville. C'est pour cela que, depuis quelques années, je me promène en Vespa entre mes restaurants. Je me rends d'ailleurs compte que les automobilistes se foutent des gens à moto ou à vélo. Je suis très prudent et très attentif en Vespa. En auto, ce qui me passionne, ce sont les routes secondaires, sinueuses, peu fréquentées. Quand je vais au Portugal, j'aime bien conduire dans les régions vinicoles. Il n'y a pratiquement personne sur les routes. Je peux donc adopter une conduite plus sportive sans pour autant rouler à toute vitesse.

5. Y a-t-il une voiture qui vous fait rêver?

Il y en a deux: l'Audi R8 et l'Aston Martin DB9. Cela dit, des amis à moi en possèdent et me les ont déjà laissé conduire. Mais même si j'étais riche, je ne sais pas si je voudrais investir autant d'argent dans une voiture.

Photo Stéphane Champagne, collaboration spéciale

Fan fini de Formule 1, Carlos Ferreira assiste religieusement au Grand Prix du Canada depuis des années.