Richard Léger gagne sa vie de façon assez particulière: depuis 15 ans, il cherche des voitures d'occasion pour les autres.

Ce fou d'automobiles en est à son 80e véhicule en 35 ans. Il en a conduit de toutes les couleurs et de tous les styles. Corbillard, voitures amphibies, Mercedes, muscle cars, etc. Normal, diront certains, que la chasse aux voitures d'occasion soit devenue le principal gagne-pain de ce Montréalais de 51 ans.

 

«C'est venu naturellement. Les gens de mon entourage me disaient toujours que j'avais de belles autos. Puis, un jour, quelqu'un m'a demandé si je ne pouvais pas lui en trouver une. Je n'ai jamais fait de publicité et je n'ai pas de carte. Je fonctionne par le bouche à oreille», explique M. Léger. Selon lui, le principal avantage d'acheter une voiture d'occasion est d'ordre pécuniaire. «Ça coûte moins cher», résume-t-il.

Pour 350$, le chasseur d'élite vous offre un service clés en main. Il recherche le véhicule demandé dans les petites annonces, les sites web, etc. Lorsqu'il déniche ce qui correspond aux besoins du client, il emmène ce dernier voir l'objet convoité pour en faire une première évaluation et, si nécessaire, un essai routier. Richard Léger s'occupe même de négocier le prix pour vous et peut organiser une visite chez le garagiste pour une inspection mécanique.

 

Il jure ne pas être acoquiné avec qui que ce soit. Ni revendeurs, ni mécanos, ni rien. «Je fais exactement comme si le véhicule était pour moi», assure celui qui «aide» un ou deux clients par semaine. Sa clientèle est constituée à la fois de gens aisés et de gens à faibles revenus. Les marques les plus recherchées, dit-il, sont les Toyota et les Honda. Mais les modèles nord-américains semblent encore avoir la cote.

D'ailleurs, qui dit voiture d'occasion ne dit pas nécessairement aubaine du siècle. «Je n'appelle jamais aux endroits où le prix du véhicule est trop bas. J'appelle plutôt là où les prix annoncés sont plus élevés. Personne ne va appeler là d'emblée. C'est habituellement là que je trouve les perles rares. J'essaie le plus possible d'acheter directement du propriétaire», confie-t-il.

Il n'y a pas que les voitures de M. Léger qui soient d'occasion: la majorité des biens qui meublent son vieil appartement du Plateau le sont également. Même s'il possède une Rabbit des années 80 et une Renault 4 1988 ramenée de France par conteneur, notre homme se qualifie d'adepte de la simplicité volontaire.

Évidemment, cela fait sourciller quand il révèle qu'il est copropriétaire d'une Porsche 911 1970, d'une Chevelle 454 1971 et d'une Mustang 5 litres 1988. Mais, comme dirait l'autre: à chacun ses valeurs.

À l'origine, Richard Léger espérait gagner sa croûte grâce à l'automobile, mais pas à titre de «dénicheur professionnel». Fait intéressant: sur sa déclaration de revenus, il se présente comme consultant en sécurité automobile. Car, outre le magasinage d'autos, sa petite entreprise peut enseigner aux gens à prendre soin de la carrosserie de leur véhicule.

M. Léger offre également des cours de conduite avancée. «Je pensais que ce serait ma principale source de revenus. Mais je ne donne que quatre ou cinq cours par année. Que voulez-vous, on dirait que tout le monde sait bien conduire», laisse-t-il tomber, un brin ironique.

Cinq règles d'or

Selon Richard Léger, qui gagne sa vie à dénicher des voitures pour les autres, il y a cinq règles à respecter lors de l'achat d'une automobile d'occasion:

1- Toujours faire vérifier la voiture par un mécanicien compétent.

2- Ne pas être pressé et, dans la mesure du possible, toujours chercher à dénicher la perle rare. «Le char de petit vieux qui n'a presque pas roulé, ça existe», dit-il.

3- Ne jamais céder sur la condition d'une auto. «C'est la dernière chose sur laquelle je cède. Il vaut mieux payer plus cher pour une auto impeccable, que moins cher pour quelque chose qui n'est pas en état.»

4- Ne pas chercher à payer le moins cher possible. «C'est là que tu as des mauvaises surprises», dit M. Léger.

5- Ne pas se gêner pour se faire plaisir, mais ne pas laisser son ego décider pour soi.

Richard Léger est sur le point de créer son propre site web. Entre-temps, il est possible de le joindre au 514-282-8812.