«Pour me rendre au bal, j'aime mieux un carrosse qu'une citrouille comme celle-là», pense Dominique, 17 ans, en dirigeant son regard sur sa voiture, une Mazda Protegé 1999 trouée comme du gruyère. Dominique préfère opter pour une limousine. «Elle est écoeurante, dit-il en brandissant une photo de son sac. Une Lincoln Navigator stretch avec de la place pour huit personnes, une vraie discothèque mobile. On ne passera pas inaperçus, tu peux me croire.»

Dominique ne compte toutefois pas passer inaperçu seul. Le coût de la limousine s'élève à 3000$. «C'est pas si mal, une fois la somme divisée par huit, cela équivaut à 375$ chacun», calcule-t-il.

En échange, ses amis et lui auront droit à 10 heures de service. Si la fête ne déraille pas dans la voiture, prévient Daniel, de Limousine Daniel, de Montréal. «Le chauffeur peut mettre un terme à la ballade assez rapidement, explique-t-il. On ne tolère pas d'alcool à bord, pas plus que les comportements déplacés. C'est contre le règlement.»

Des entreprises plus tolérantes

Toutes les entreprises de limousine ne sont pas aussi sévères. «Il n'y a rien de mal à ce que les jeunes amènent une bouteille ou deux de mousseux», concède Jack, propriétaire d'une société concurrente. «On a prévu le coup, comme dans les avions, nos limousines ont, elles aussi, de petits sacs», ajoute-t-il un sourire dans la voix.

Aujourd'hui, plusieurs entreprises de limousine se font réticentes à offrir un service aux élèves. «Les bals, c'est des problèmes», raconte Daniel, qui travaille dans le domaine depuis maintenant 40 ans. «Plus payant de faire du corporatif avec le Grand Prix (l'événement se déroule également en juin), et moins contraignant surtout avec des parents qui appellent parfois à 2h ou 3h du matin pour savoir où se trouvent leurs enfants.»