Renault a minimisé lundi l'impact de la faillite de l'israélo-américain Better Place, pionnier du changement rapide de batteries de voitures électriques, qui ne «remet pas du tout en cause» la stratégie du groupe automobile français dans le véhicule électrique.

Le millier de Renault Fluence électriques vendu par la marque au losange à Better Place -- essentiellement en Israël, ainsi qu'au Danemark et aux Pays-Bas -- «c'est à peine un peu plus de 1 % du volume total» des ventes de véhicules électriques de Renault-Nissan à ce jour, a fait valoir Gilles Normand, directeur des opérations du groupe pour la région Asie-Pacifique.

«Il ne s'agit pas du tout d'une remise en cause de notre stratégie liée au véhicule électrique», a-t-il déclaré. «C'est une des pistes qui ne marche pas, mais le futur du véhicule électrique n'est absolument pas remis en cause».

Renault, qui était partenaire mais pas actionnaire de Better Place, n'a pas souhaité donner le montant de ses investissements dans ce partenariat, pour lequel il a notamment développé une technologie («Quick Drop») permettant le changement rapide de la batterie du moteur.

L'investissement représente «une part extrêmement limitée» des 4 milliards d'euros consacrés jusqu'en 2015 par Renault-Nissan à l'électrique, domaine où le groupe est leader mondial, a simplement indiqué M. Normand.

En 2009, Better Place et Renault espéraient pas moins de 100 000 véhicules électriques vendus en Israël et au Danemark d'ici 2016, pour des ventes au final 100 fois moindres.

«Quand vous voulez être leader sur un segment, il faut prendre des risques. Lorsque vous ouvrez le chemin d'une innovation aussi importante que le véhicule électrique, il faut surtout pas fermer les portes, au contraire», a plaidé M. Normand.

Renault va désormais «regarder» selon M. Normand s'il abandonne ou non la technologie Quick Drop --dont Better Place était le seul client. «En coordination avec eux, on est en train de travailler pour continuer à assurer le service après-vente, notamment en Israël», a-t-il précisé.

Better Place, qui selon la presse israélienne a englouti 850 millions de dollars depuis sa création par l'entrepreneur Shai Agassi en 2007, disposait d'une cinquantaine de stations (38 en Israël, 17 au Danemark).

Sa technologie, consistant à «faire le plein» en substituant à l'aide d'un robot la batterie vide par une batterie chargée, visait à annuler une des failles de la voiture électrique: devoir la brancher pendant souvent plusieurs heures.