Des voitures plus «vertes» pourraient réduire de 80% la consommation de pétrole et les émissions de gaz à effet de serre dans le transport automobile aux États-Unis d'ici 2050, selon un rapport de l'Académie des sciences publié lundi.

Mais «pour atteindre les objectifs de 2050 (...) les véhicules devront devenir beaucoup plus efficaces, quel que soit leur moyen de propulsion», souligne Douglas Chapin, du cabinet de consultants MPR Associates, président de la commission qui a rédigé le rapport.

«De plus, les carburants alternatifs - biocarburants, électricité et l'hydrogène - devront être largement disponibles, rentables et produire peu d'émissions de gaz à effet de serre», ajoute-t-il, mettant en garde contre le fait qu'«une telle transition sera coûteuse et nécessitera plusieurs décennies».

Les 17 experts qui ont travaillé sur ce sujet reconnaissent que ces objectifs seront difficiles à atteindre mais que des incitations gouvernementales efficaces pourraient permettre d'y  parvenir.

Les biocarburants paraissent être les plus prometteurs pour atteindre ce double objectif. Ces experts privilégient l'éthanol, produit à partir de la biomasse provenant des déchets forestiers (copeaux) et des résidus des récoltes agricoles qui n'utilisent pas de terres de culture supplémentaires. Actuellement seuls l'éthanol et le biodiesel, tirés respectivement du maïs et des huiles végétales, sont produits industriellement.

Le gaz naturel, dont les États-Unis regorgent, représente une excellente alternative pour remplacer le pétrole mais ce carburant produit de trop grandes quantités de C02 en brûlant, explique le rapport. Celui-ci relève en outre que les voitures électriques doivent encore surmonter des difficultés techniques importantes, comme la capacité des batteries et le temps de recharge. En outre, l'électricité utilisée par des voitures doit souvent être produite par des centrales à charbon ou au gaz qui émettent du CO2.

L'hydrogène, qui ne produit que de l'eau en brûlant, est toutefois cher à produire et sa production dans des usines émet aussi des gaz à effet de serre. De plus, développer une infrastructure de distribution d'hydrogène ou de fabrication de piles à combustible basée sur l'hydrogène, serait complexe et coûteux, conclut le document.

Selon le rapport, l'amélioration de l'efficacité énergétique des véhicules ne suffira pas seule à réaliser en 2050 le double objectifs de 80% de la réduction du pétrole et du CO2 émis même avec les voitures hybrides. Il faudrait que la consommation tombe à moins de 1,3 litre aux 100 kilomètres ce qui est «très improbable».

Outre les limites technologiques, les coûts plus élevés de ces voitures sont une importante barrière à leur commercialisation étendue.