Quand le fabricant de batteries au lithium-ion A123 a déclaré faillite, en octobre, son rachat par le grand sous-traitant automobile Johnson Controls avait l'air d'une affaire conclue d'avance.

Mais dans un retournement à 180 degrés, la transaction de gré à gré entre A123 et Johnson a fait long feu et c'est un créancier chinois, le fabricant de pièces automobiles Groupe Wanxiang qui va racheter la faillite d'A123.

Une offre de 256,6 M$

Le liquidateur d'A123 a lancé un appel d'offres pour l'entreprise et c'est Wanxiang qui a misé le plus haut, soit 256,6 millions de dollars américains. Johnson Controls et le japonais NEC ont fait des offres inférieures. Le tribunal de la faillite du Delaware a approuvé la transaction mercredi dernier.

A123 emploie 1000 personnes et possède deux usines de batteries au lithium-ion au Michigan et a des contrats pour fournir les batteries de la Fisker Karma, de la Chevrolet Spark électrique et des futures BMW électriques, mais elle n'a jamais enregistré de profits depuis sa fondation en 2007; en fait ses pertes totales dépassent 900 millions de dollars.

L'entreprise est basée à Boston parce que sa technologie a été développée au Massachussetts Institute of Technology. Ses usines ont été construites notamment grâce à des prêts fédéraux de 132 millions du ministère de l'Énergie, sous l'impulsion du président démocrate Barack Obama.

Colère républicaine

La faillite d'A123 et la vente à une firme chinoise soulève la colère des élus de l'opposition républicaine, opposés à l'aide gouvernementale aux technologies vertes et méfiants de la Chine.

Les activités d'A123 liées à des contrats du ministère de la Défense américain ont été vendues séparément pour 2,25 millions de dollars à la firme américaine Navitas.

La transaction peut encore être bloquée par une comité fédéral qui supervise l'investissement étranger.