Les véhicules électriques représentent un choix judicieux pour réduire les émissions polluantes dans l'environnement et permettent de réaliser des économies substantielles à la pompe... ou à la borne.

Ces deux conclusions d'une analyse en profondeur effectuée aux États-Unis par la Union of Concerned Scientists (UCS) n'étonneront pas les mordus de l'électricité, mais vont confondre les sceptiques.

Dans un rapport intitulé, State of Charge, le groupe de chercheurs de Cambridge, au Massachusetts, prétend démontrer et chiffrer pour la première fois les avantages de l'utilisation de cette technologie.

Peu importe l'endroit où les automobilistes rechargent leurs véhicules électriques aux États-Unis, ils épargnent jusqu'à 1200$US par année à la borne comparativement à une voiture compacte à essence neuve qui consommerait 8,7 L/100 km à 3,50$ le gallon (93 cents le litre), à raison de 18 000 km annuels parcourus. Pour chaque augmentation de 50 cents du prix de l'essence, un propriétaire de voiture électrique épargnerait 200$US par année. Cette économie pourrait même être bonifiée par une utilisation de la recharge la nuit. Les chercheurs se sont appuyés sur les tarifs d'électricité de 50 villes aux États-Unis.

Quand on sait à quel prix se détaille l'essence actuellement, aux États-Unis (4$ le gallon environ) et au Québec (1,41$ le litre en moyenne), comparativement au prix de référence de l'étude, ces économies seraient aujourd'hui encore plus importantes.

On imagine donc la réflexion qu'un consommateur américain peut mener quand, par exemple, la Ford Focus électrique est offerte sur le marché cette année au même titre que le modèle SFE, sa soeur à essence la plus économique qui consomme 7,1 L/100 km en moyenne. Néanmoins, n'oublions pas que le prix initial de la version électrique est plus élevé de 13 400$US, soustraction faite du crédit d'impôt de 7500$US.

Mais l'avantage n'est pas seulement économique, il est aussi écologique.

L'analyse révèle que 45% des Américains vivent dans des régions où rouler à l'électricité est plus respectueux de l'environnement que de se déplacer à bord de l'hybride la plus performante sur le marché. Dans les régions où l'on utilise le charbon pour produire l'énergie électrique, la voiture électrique affiche un bilan environnemental aussi avantageux que celui d'une voiture compacte à essence qui consomme 7 L/100 km. D'autres progrès sont à venir sur ce plan, puisque 29 États américains sont en train de réduire le nombre de centrales au charbon au bénéfice d'énergies renouvelables. Car, rouler à l'électricité ne suffit pas, il faut aussi produire l'énergie de la manière la plus verte possible.

«La bonne nouvelle est que le réseau électrique du pays devient plus propre. Ceux qui achètent une voiture électrique aujourd'hui peuvent s'attendre à voir les émissions générées par leur voiture diminuer durant toute la vie du véhicule», commente Don Anair, ingénieur et auteur du rapport de cette analyse du Programme véhicules propres de l'UCS.

«Pour la première fois, les automobilistes peuvent constater combien ils épargneront en essence et combien ils diminueront leur empreinte environnementale en conduisant une voiture électrique.»

Cela suffira-t-il à convaincre les consommateurs? Le site automobile américain Edmunds.com prédit que les voitures électriques représenteront 7% des ventes de véhicules aux États-Unis d'ici cinq ans.