Pourquoi les véhicules de demain ne rouleraient-ils pas au biogaz? Loin d'être saugrenue, l'idée a fait beaucoup de chemin au cours des dernières années.

Pour Kim Cornelissen, le biogaz (ou biométhane) a «un potentiel énorme». Cette consultante en développement régional et international croit dur comme fer à la pertinence d'utiliser les déchets organiques humains et animaux comme carburant.

Le principe est à la fois simple et complexe. Du contenu des égouts et des terrains de décharge, on récupère le méthane qui s'en dégage. Le gaz ainsi produit et raffiné en usine n'est pas d'origine fossile et peut alimenter une voiture, comme le gaz naturel ordinaire.

Kim Cornelissen suit depuis des années le programme de méthanisation de la Suède. Le biogaz a toujours été associé au gaz naturel ordinaire. Le pourcentage de biogaz dans le mélange s'élève désormais à 64% dans ce pays scandinave. «Il y a plusieurs villes suédoises qui assurent pouvoir fournir un carburant à 100% au biogaz, assure Mme Cornelissen. Une auto peut fonctionner uniquement au biogaz sans problème.» L'Alliance canadienne pour les véhicules au gaz naturel et une entreprise comme Gaz Métro croient au biométhane. Elles sont conscientes qu'il peut susciter une «très forte acceptation sociale».

«L'utilisation du biogaz est réaliste, cela s'en vient. La question est de savoir où nous alimentons le marché. C'est une avenue extrêmement importante pour les parcs de véhicules», dit la présidente de l'Alliance, Alicia Milner.

Il reste à convaincre les gouvernements d'investir dans des usines de méthanisation et dans un réseau de distribution. Sans quoi...

Combustible fossile, le gaz naturel - composé à 95% de méthane - existe sous différentes formes.

> Le gaz dit «conventionnel» est la forme de gaz naturel la plus exploitée dans le monde. Son processus de formation est similaire à celui du pétrole.

> Le gaz naturel est dit «associé» quand il est présent dans le pétrole. Lorsqu'un puits de pétrole brûle, c'est en fait ce gaz qui brûle en torchère.

> Le méthane est également présent dans le charbon, d'où le nom «gaz de charbon». Il est connu auprès des mineurs sous le nom de «grisou».

> Ce gaz peut aussi se trouver dans le schiste. Cette roche sédimentaire est à la fois la source et le réservoir du gaz logé alors dans les fissures. Ce «gaz de schiste» est présent en petite quantité dans un énorme volume de roche.