L'ivraie a vraiment le mauvais rôle dans la parabole biblique, mais elle pourrait avoir une deuxième chance grâce à l'industrie des biocarburants.

L'ivraie est plus connue sous son nom de ray-grass, une plante fourragère sauvage (et parfois cultivée) qui a des variantes locales dans de nombreux pays, y compris le Canada. En Grande-Bretagne, le gouvernement provincial du Pays de Galles finance un projet de l'Institute of Biological, Environmental and Rural Sciences qui vise à transformer l'ivraie en éthanol pour l'automobile. Les résultats sont attendus cette année. On pense qu'un hectare de ray-grass peut produire jusqu'à 4500 litres d'éthanol.

L'ivraie pourrait donc passer de la Bible à la pompe et, on dira ce qu'on voudra, Jésus avait donné un fichu bon indice. Cette graminée est considérée comme une mauvaise herbe quand elle pousse avec le blé. Dans la parabole du Nouveau Testament, il est dit de séparer l'ivraie du bon grain (le blé, qu'il faut garder), puis de mettre l'ivraie en ballots et la brûler. Il y a une allusion à l'enfer dans ces flammes bibliques, et réduire la dépendance au pétrole n'était pas le propos principal de Jésus.

Mais bon, si l'ivraie brûle si bien, elle produit de l'énergie, non? Et si on peut en extraire du biocarburant, l'ivraie aurait une autre vertu: l'utiliser pour faire du biocarburant, au lieu de prendre du maïs, du blé et de la canne à sucre, ne déstabiliserait pas les prix mondiaux des aliments.

Comme quoi la rédemption est possible même si ça prend 2000 ans et un moteur à combustion interne.