Le développement des voitures électriques en Allemagne peut permettre de réduire les émissions de CO2 mais dans une moindre mesure que celle de voitures traditionnelles moins gourmandes en carburant, selon une étude publiée lundi par l'Institut allemand d'écologie appliquée.

L'institut, qui estime que d'ici 2030 les voitures électriques, hybrides compris, représenteront 14% du parc allemand, a calculé que grâce à elles, les émissions de gaz à effet de serre devraient baisser de 6%, selon une étude commandée par le ministère de l'Environnement.

«Mais il ne s'agit pas d'oublier les voitures conventionnelles. Si les voitures à essence gagnent fortement en efficacité énergétique d'ici 2013, elles peuvent faire baisser de 25% les émissions de gaz à effet de serre» dues à la circulation automobile, beaucoup plus donc que les voitures électriques, relève Florian Hacker, chercheur, dans un communiqué de presse accompagnant l'étude.

Par ailleurs l'institut met en garde contre d'éventuels effets pervers pour l'environnement qui pourraient apparaître si toutes les voitures électriques sont rechargées au même moment, en soirée après une journée de travail, occasionnant «des pics de consommation à des moments défavorables».

Cela pourrait «renforcer le recours à des centrales à charbon polluantes, qui sont surtout mises à contribution pendant la nuit en Allemagne».

«La condition décisive pour que les voitures électriques soient un succès est le développement des énergies renouvelables», de manière que toute la consommation supplémentaire occasionnée par ces véhicules soit couverte par des sources «vertes», conclut Charlotte Loreck, experte des questions du marché de l'électricité de l'institut.

Ce dernier a calculé qu'en 2013 les voitures électriques consommeront 11 térawattheures, soit 2% de la consommation actuelle de l'Allemagne.