La voiture électrique ou hybride branchable est aux portes de nos garages et elle suscite de multiples interrogations. Comment la population utilisera-t-elle à l'avenir les véhicules électriques? Ceux-ci sont-ils complètement compatibles avec notre climat? Quels sont les réels besoins en infrastructure de recharge? Esquisses de réponses.

Pour mieux préparer la venue des voitures électriques, Hydro-Québec évalue l'une d'entre elles, la Mitsubishi iMiev.

Il y a un an presque jour pour jour, au salon de Montréal, le constructeur et la société d'État ont officiellement annoncé leur partenariat avec la Ville de Boucherville, hôte de ce programme d'essais qui prévoit l'utilisation à terme durant toute l'année de 50 exemplaires de la petite voiture jusqu'à décembre 2013, et ce, dans des conditions réelles.

Les cinq premiers conducteurs l'ont depuis un mois. L'objectif? «Savoir comment les gens vont utiliser le véhicule, où l'infrastructure de recharge doit être installée et jusqu'où on peut aller avec des véhicules tout électriques en climat québécois», répond Angelo Giumento, ingénieur à Hydro-Québec Distribution.

Le programme s'appuiera beaucoup sur les commentaires et les observations des utilisateurs, des employés de la Ville de Boucherville et d'entreprises privées.

Rappelons que l'iMiev est une microvoiture tout électrique quatre places dont l'autonomie est d'environ 120 km pour une vitesse de pointe de 130 km/h. Elle est équipée d'une batterie de 16 kWh qui se recharge en 6 à 8 heures à l'aide d'une sortie 240 Volts et en une dizaine d'heures sur une prise standard de 120 Volts. On ignore encore si sa version nord-américaine aura le même moteur de 47 kW (63 CV) que la version japonaise. Elle est censée être offerte au Canada à compter de l'automne prochain à un prix d'environ 30 000$ (avant subventions).

Besoins de recharge modestes

De l'utilisation de ce genre de voiture, on sait relativement peu de choses. «Ce qu'on sait pour l'instant, c'est que les gens font moins de 50 km par jour dans leur journée, ce qui nous porte à croire qu'une prise de 120 volts standard que tout le monde a déjà dans son garage ou à l'extérieur sera suffisante pour les besoins de recharge aussi longtemps que les gens rechargeront leur auto tous les jours, dit M. Giumento. Ce que l'on a appris aussi grâce aux différentes études, c'est que 80% des besoins de recharge seront comblés soit à la maison, soit au travail. Hydro-Québec va donc essayer de comprendre comment bien répondre aux 20% restants, c'est-à-dire comment répondre à la recharge public, à la recharge rapide, dans les restaurants, dans les hôtels et ainsi de suite.»

La voiture électrique va également poser le défi de la recharge à domicile. Dans l'immédiat, l'installation dans son garage d'une boîte de recharge à 240 volts - pour une recharge deux fois plus rapide - est possible. «Cette boîte peut s'installer à l'intérieur du garage ou à l'extérieur de la maison et être tout fait sûre et fonctionnelle, été comme hiver», assure M. Giumento. Son coût d'installation variera d'un client à l'autre, dit-on à Hydro-Québec. Il dépendra de la boîte, de l'installation électrique de la maison et du lieu choisi où la fixer. Aucun prix moyen n'est encore clairement déterminé.

Il reste à savoir comment un propriétaire d'un appartement au troisième étage d'un triplex va pouvoir recharger sa voiture... En se branchant chez son voisin du rez-de-chaussée?

«Pour recharger un véhicule tout électrique ou hybride branchable, le moyen le plus simple demeure toujours la prise 120 volts, une prise tout à fait standard que vous avez sur le côté de votre maison où à l'intérieur de votre maison», rappelle Angelo Giumento.

Les coûts d'utilisation sont plus clairement définis, par contre. Recharger un véhicule électrique, c'est environ 10 fois moins cher que faire le plein d'essence. La recharge électrique complète d'une voiture comme l'iMiev revient à 1$ les 120 km, au tarif résidentiel. Hydro-Québec estime à environ 220$ par année le coût en électricité pour cette voiture, si elle parcourt 18 000 km par an.

La société d'État recevra 15 véhicules supplémentaires au printemps. Quinze autres suivront d'ici la fin de l'année. Hydro cherche actuellement des entreprises de la région de Boucherville désireuses de participer à cette évaluation.

Photo fournie par Transports Canada

La recharge électrique complète d'une voiture comme l'iMiev revient à 1$ les 120 km, au tarif résidentiel. Hydro-Québec estime à environ 220$ par année le coût en électricité pour cette voiture, si elle parcourt 18 000 km par an.