Voiturettes à l'esthétique d'antan ou concepts futuristes, cyclomoteurs et bornes de recharge rapide étaient présentés cette semaine au salon des technologies pour voitures électriques à Yokohama, populeuse cité qui se veut un modèle de ville écologique.

On la croirait sortie d'un film des années 30, mais elle n'est même pas encore en vente: la Miluira EV est un petit cabriolet à une place conçu par Takayanagi, une firme nippone inconnue dans ce domaine, y compris en son pays.

«Ce projet a commencé avec une bande d'amis qui ont en commun l'amour des choses bien faites et l'envie de concrétiser un rêve», confie un représentant de l'entreprise.

Takayanagi est une société artisanale établie en 1968 et spécialisée dans les systèmes de création assistée par ordinateur (CAD) et de modélisation en trois dimensions (3D).

Elle a imaginé son premier prototype de véhicule électrique, une sorte de vélo à quatre roues, en 2008, avant de se lancer dans le développement de sa voiturette au style rétro, avec plancher, volant et tableau de bord en bois.

«Parce que nous sommes une petite société, nous sommes capables de concevoir des produits uniques aux souhaits et à la demande du client», souligne son fondateur, Rikiya Takayanagi.

Cette société de Shizuoka, dans le centre-sud du Japon, n'est pas la seule de son rang à concevoir des voiturettes électriques en laissant libre-cours à son imagination. Il s'en trouve une autre, Takeoka Jidosha, à Toyama, dans le centre-nord, qui veut aussi faire rêver avec des mini-automobiles faites maison et qu'on dirait échappées du manga totalement loufoque Dragon Ball.

A l'instar de M. Takayanagi, Manabu Takeoka veut inviter ses compatriotes à abandonner leur grosse auto à essence au profit d'un moyen de locomotion certes moins puissant, mais plus séduisant, silencieux, pratique et adapté aux trajets quotidiens.

La firme Tajima est quant à elle à l'origine d'une mini réplique de bolide du futur, à silhouette aérodynamique digne d'une locomotive de «Shinkansen» (train à grande vitesse japonais).

Les grands constructeurs nippons aussi sont de la partie, à une autre échelle: Mitsubishi Motors, Fuji Heavy Industries (Subaru) ont déjà commercialisé leurs voitures électriques compactes auprès de clients professionnels avant de les proposer aussi au grand public.

Nissan livrera quant à lui les premiers exemplaires de sa «Leaf» en décembre. Plus de 6000 clients l'ont déjà commandée au Japon.

L'inquiétude de nombre d'automobilistes est toutefois de trouver un lieu où recharger aisément leur véhicule dont l'autonomie dépasse rarement 150 kilomètres. Cette exigence incite de petites sociétés à concevoir des bornes électriques rapides, appelées à pousser en ville comme des champignons sous la pluie: Hasetec, Nihon Takuhai System et bien d'autres ont imaginé une diversité d'appareils, mobilier urbain du XXIe siècle.

«Certaines bornes, imposantes, sont conçues pour les stations-services, permettant une recharge ultra-rapide en 10 à 15 minutes, tandis que d'autres, plus discrètes, sont prévues pour être installées à diverses places afin de recharger les batteries lors du stationnement prolongé du véhicule», détaille un démonstrateur de Hasetec.

Le mini-salon des technologies pour véhicules électriques de Yokohama était aussi l'occasion de découvrir quelques modèles de deux-roues électriques, dont le tout nouvel EC-03 de Yamaha, un cyclomoteur équivalent à un 50 centimètres-cubes, ou bien un prototype de moto en apparence jumelle d'une 750 cc.

La petite firme Tosmo se contente quant à elle de fournir un kit à monter soi-même pour transformer une pétrolette en motocyclette électrique.