Les véhicules électriques pourraient ne jamais réussir à remplacer les modèles conventionnels, selon une étude publiée dans Engineering and Technology Magazine, publié par l'Institution of Engineering and Technology (IET), organisation professionnelle britannique de l'ingénierie et de la technologie.

L'inefficacité actuelle des batteries et les investissements nécessaires pour l'infrastructure adaptée aux véhicules électriques pourraient inciter les gouvernements à concentrer plutôt leurs efforts sur les nouveaux moteurs diesel efficients, et les véhicules hybrides, explique le magazine.

 

L'étude note que certains véhicules actuels peuvent faire plus de 600km à 113 km/h avec un seul plein. Pour offrir une performance similaire, la batterie d'un véhicule électrique devrait peser 1,5 tonne et coûter environ 100 000 livres (155 470$).

 

Selon les auteurs de l'étude, les limites actuelles de batteries, tout comme l'espérance de vie des modèles lithium-ion et les infrastructures nécessaires à la recharge signifient que de trouver un véhicule qui "se comporte de la même façon qu'un modèle essence ou diesel n'est pas réalisable dans un futur proche".

 

Le rédacteur en chef d'Engineering and Technology Magazine, Dickon Ross, enfonce le clou: "Certaines des affirmations concernant les améliorations vont vraisemblablement rester dans le domaine du rêve dans un avenir proche." Et d'ajouter: " Si nous pensons que globalement, les voitures électriques sont une bonne idée, en particulier pour les courts trajets, il y a besoin de plus d'honnêteté, sur la question de savoir si elles peuvent être la solution à nos besoins de transport et d'environnement, à moyen et long terme. Les gens doivent-ils vraiment investir dans plus d'une voiture, avec tout ce que cela implique, pour pouvoir aller au travail et partir en vacances en famille? Nous devons encourager les solutions alternatives."

 

Les critiques autour des limites des batteries ne sont pas nouvelles, mais les questions soulevées par Engineering and Technology Magazine pourraient affecter profondément les constructeurs, alors qu'ils en sont aux dernières phases d'essais de leurs véhicules électriques, dont certains doivent être vendus dès la fin de l'année.

 

Mitsubishi, qui a présenté les résultats d'essais britanniques de la iMiEV le 16 juin, a déclaré que les conducteurs de véhicules électriques pouvaient utiliser leur voiture comme "un conducteur britannique typique", puisque la majorité des trajets font moins de 8km.

 

"La i-MiEV se révèle tout à fait [pertinente] lors des tests dans le monde réel", a déclaré le directeur exécutif de Mitsubishi Royaume-Uni, Lance Bradley, à propos des essais. Et d'ajouter: "Il est intéressant de noter que les conducteurs britanniques impliqués dans ces essais n'ont pas montré de signes tangibles d'angoisse quant à l'impossibilité d'aller loin, et utilisent leurs voitures comme ils le feraient avec un véhicule normal. Globalement, c'est une bonne nouvelle pour Mitsubishi et l'avenir des véhicules électriques au Royaume-Uni."

 

General Motors, qui testait la résistance à la poussière de son nouveau véhicule Volt dans le désert de l'Arizona la semaine dernière, a récemment annoncé l'élargissement de son laboratoire de batteries mondial, qui compte 1.000 ingénieurs travaillant actuellement sur les batteries lithium-ion et d'autres technologies.

 

Le géant de Detroit ne doute pas de l'avenir florissant des véhicules électriques, et déclare que ces derniers "basés sur des batteries et des piles à combustible à hydrogène, offrent la meilleure solution à long terme" pour les transports personnels.

 

Alors que les gouvernements ayant décidé d'aider ce secteur, et que les infrastructures se développent dans de nombreuses villes, ce sera aux particuliers de décider si les véhicules électriques méritent d'être laissés sur le bord de la route.