Le constructeur automobile japonais Nissan a annoncé lundi à Londres qu'il comptait vendre sa voiture électrique Leaf pour quelque 30 000 euros (38 470$) maximum dans les quatre pays d'Europe où elle sera initialement commercialisée, en prenant en compte les aides publiques.

Ainsi, la Leaf sera vendue 23 350 livres (34 985$) après aides publiques au Royaume-Uni, 32 839 euros (42 115$) aux Pays-Bas, mais les acheteurs hollandais bénéficieront de 6000 à 19 000 euros (7695$ à 24 360$) de déductions fiscales sur les cinq années suivantes.

 

Le prix sera de 29.995 euros (38 475$) en Irlande et de 29 955 euros (38 425$) au Portugal, également après aides publiques.

 

Les réservations pour ces quatre premiers marchés commenceront en juillet, pour une livraison en février 2011 au Royaume-Uni et en Irlande, et dès décembre au Portugal et aux Pays-Bas, et le prix pour les autres pays sera annoncé ultérieurement.

 

«Nissan est à la pointe du secteur en étant le premier constructeur à proposer un véhicule zéro-émission abordable», a remarqué lors d'une conférence de presse Simon Thomas, responsable des ventes, en notant que le prix comprend une batterie au lithium.

 

Leaf (feuille en anglais) est l'acronyme de «Leading, Environmentally Friendly, Affordable, Family car» (voiture familiale compatible avec l'environnement, abordable, de pointe).

 

Nissan a observé que sa voiture électrique coûterait à peu près le même prix qu'un véhicule diesel ou hybride comme la Toyota Prius.

 

Le dixième des ventes en 2020

 

Le groupe japonais, qui est détenu 43,4% par Renault, prévoit que les véhicules électriques compteront pour 10% des ventes de voitures dans le monde en 2020. Les deux constructeurs ont déjà investi quatre milliards d'euros dans les véhicules électriques. Cet investissement représente cinq usines de batteries et sept usines d'assemblage, dont l'une à Sunderland au nord-est de l'Angleterre.

 

La Leaf, équipée de cinq sièges passagers, aura une autonomie de 160 kilomètres, et sa batterie peut être chargée à 80% de sa capacité en 30 minutes. Elle roule à une vitesse maximum de 140 kilomètres/heure.

 

Les économistes ont estimé que le prix annoncé lundi n'était pas particulièrement bon marché. «C'est le début de quelque chose de très différent, qui marque un gigantesque bond en avant en termes de voitures produites en grande série, a considéré Peter Wells, un expert de l'Université de Cardiff, interrogé par l'AFP. Mais ce n'est absolument pas une voiture bon marché.»

 

John O'Connor, directeur du projet de l'Université de Warwick en faveur du transport à basses émissions de dioxyde de carbone, a décrit la Leaf comme «un bond en avant», tout en prévenant lui aussi «qu'elle était plutôt chère».

 

M. Wells a constaté aussi que «Toyota a pris une avance de dix ans dans le secteur avec la technologie hybride. On assiste ici à une tentative de reprendre l'initiative», selon lui. Il a noté que les perspectives économiques européennes pourraient bien s'aggraver fortement, dans la foulée de la dette massive des États. «Si ça tourne mal le secteur automobile pourrait être dans une situation difficile», a-t-il dit.

 

La Leaf ne sera pas la première voiture électrique sur le marché. Elle arrive après la mini «i-MiEV» de Mitsubishi et la Stella de Subaru.

Photo fournie par Nissan

La Nissan Leaf.