Nissan Motor Co. a retroussé juste un petit bout de jupon lundi lors d'une avant-première bien cachotière de la voiture électrique zéro-pollution et zéro-bruit qu'elle doit lancer le 2 août.

Nissan a présenté un prototype enveloppé dans la carrosserie d'une compacte Tiida (déjà en vente au Japon). La Nissan ne dévoilera l'apparence extérieure de sa voiture électrique que le 2 août, en même temps que l'inauguration de son nouveau siège social à Yokohama.

Sans mentir, si le plumage de la Nissan électrique se rapporte à son ramage, ce sera une voiture bien discrète, car la voiture est comme promis, très silencieuse.

Le Numéro 3 des constructeurs automobiles nippons compte sur cette nouvelle voiture verte pour combler son retard sur Toyota et Honda, qui se font la guerre avec chacun sa technologie hybride.

« Nissan sera un chef de file des voitures à pollution-zéro ; la voiture électrique est la solution», a dit le chef de l'exploitation Toshiyuki Shiga à un groupe de journalistes automobiles venus faire un essai de la voiture dans les installations de Nissan à Yokosuka, en banlieue de Tokyo.

La Nissan électrique doit être mise en vente en 2010 au Japon et aux Etats-Unis. Nissan veut que sa voiture sans rejet atmosphérique soit fabriquée en grande série dans plusieurs pays dès 2012.

Nissan a emprunté.1,6 milliard $ US au ministère de l'Énergie américain, pour convertir son usine de Smyrna, au Tennessee, à la production (dès 2012) de véhicules électriques et de batteries.

La voiture montrée lundi est propulsée par un système de batteries lithium-ion disposé sous le plancher, ce qui permet un habitacle et une malle arrière plus spacieux. Une pleine charge, entretenue par un système qui récupère une partie de l'énergie du freinage, donne à la voiture une autonomie de 160 km, affirme Nissan.

Les concurrents (comme Toyota et Honda) qui misent sur l'hybride essence-électricité, affirment que les voitures électriques ont un rayon d'action trop petit pour envisager plus que de courts déplacements, comme l'aller-retour du travail et le magasinage.

La solution, affirment-ils, est l'hybride, dotée d'un moteur électrique, mais aussi d'un petit moteur à essence qui rechargent les batteries durant le voyage. Contrairement à la tout-électrique, l'hybride n'a pas besoin d'être immobile pour être rechargée.

La voiture montrée lundi a une carte de navigation qui montre son rayon d'action énergétique, pour éviter les pannes sur la route au milieu du trajet. Quand on inscrit sa destination, le navigateur calcule si la voiture peut s'y rendre sans recharge.

Nissan a aussi promis d'écarter l'autre grand obstacle au succès du véhicule tout-électrique : le prix. Le constructeur n'a pas annoncé son prix, mais la porte-parole Pauline Kee a indiqué que le prix de la tout-électrique Nissan serait "concurrentiel" avec celui des voitures ordinaires. Dans l'industrie automobile, « concurrentiel » ou « compétitif » veut toujours dire "un peu plus cher, mais pas tant que ça ».

En juin, un concurrent plus petit que Nissan, Mitsubishi, a lancé sa voiture électrique MiEV, au prix de 4,59 millions de yens (52 100 $ canadiens). Mitsubishi a admis que cela pourrait être trop cher pour la majorité des consommateurs.

D'autres fabricants, comme l'américain Tesla, s'efforcent d'amener le plus rapidement possible au marché des voitures tout-électriques. Mais Tesla vise le marché des voitures-sport de luxe et le prix n'est pas une considération aussi primordiale que pour une voiture de consommation de masse. Toyota dit aussi vouloir lancer en Amérique du Nord une tout-électrique d'ici 2012, tandis que le chinois Dongfeng s'est allié avec une firme des Pays-Bas pour concevoir et mettre en marché des voitures électriques.