L'hybridation n'est pas une nouveauté. Les premières voitures et camions à motorisation hybride, combinant un moteur électrique à un moteur à essence, ont vu le jour au début du XXe siècle.

En 1900, lors de l'Exposition universelle de Paris, un jeune ingénieur autrichien, un dénommé Ferdinand Porsche (vous connaissez?), a présenté un véhicule "pétroléo-électrique" baptisé Lohner-Porsche. Construite à 300 exemplaires, ce fut la première voiture à motorisation fonctionnant au pétrole et à l'électricité. À cette époque, l'objectif n'était pas d'économiser le carburant mais de compenser la faible autonomie des batteries. La même année, le constructeur automobile belge Pieper a dévoilé un modèle similaire, l'Auto mixte.

 

L'idée d'une voiture hybride est disparue vers la fin des années 20 pour resurgir au début des années 70 avec la crise pétrolière de l'OPEP. En 1973, Volkswagen a exposé dans différents salons automobiles un véhicule hybride baptisé Taxi. En 1975, la défunte American Motors avait mis au point une flotte de camionnettes électriques pour le service postal des États-Unis. Puis, outre quelques tentatives infructueuses de la part de petits constructeurs régionaux dans les années 80, Audi a réussi à créer un hybride en 1989 appelé Duo. Après toutes ces expériences isolées, il a fallu attendre le dévoilement de la Toyota Prius, sur le marché japonais en 1997, pour oser croire que les voitures à motorisation hybride avaient un avenir dans le marché de la grande diffusion.

 

Par ailleurs, il ne faudrait pas oublier que si les projets d'une motorisation hybride ont souvent été écartés par l'industrie automobile - ou serait-ce par les pétrolières -, elle a fait son petit bonhomme de chemin dans d'autres moyens de transports. Ainsi, les locomotives hybrides diesel-électricité roulent au pays depuis les années 30, alors que les autobus diesel-électricité sont apparus dans les années 70. Dans un autre ordre d'idées, on pourrait qualifier un voilier d'hybride puisqu'il se sert de voiles ou d'un moteur à essence pour avancer sur l'eau. De même, un cyclomoteur est un hybride, puisqu'il combine la puissance d'un moteur à explosion à celle des jambes d'un humain!

 

Trois technologies d'hybridation

 

Il existe sur le marché différents systèmes de motorisation hybride que l'on classe selon l'importance de la partie électrique et de la façon dont elle est interconnectée avec le moteur thermique à combustion. Les appellations sont différentes selon les constructeurs et le fonctionnement de chaque système. La principale confusion entre ces groupes motopropulseurs est qu'il existe au moins trois types de configuration: l'un fonctionne en parallèle, l'autre en série, et le troisième combine les deux.

L'hybride "parallèle" est la solution la plus connue. Le montage du groupe motopropulseur est en parallèle, alors que les deux moteurs sont reliés aux roues motrices. Le véhicule emploie comme principal moyen de propulsion le moteur thermique alors que le moteur électrique n'assiste le moteur thermique que lors d'accélérations. Dans certaines circonstances - elles sont plutôt rarissimes -, seul le moteur électrique alimente la voiture en énergie, comme lors d'un arrêt à un feu rouge. Quant aux batteries, elles se rechargeront pendant les décélérations et freinages. C'est la technologie qu'utilise Honda dans ses modèles Insight et Civic. De même, on retrouvait ce dispositif dans la Chevrolet Malibu, dont la version hybride ne sera pas de retour en 2010.

 

Dans une voiture à technologie hybride en "série", le moteur thermique est connecté à une génératrice qui alimente une puissante batterie à laquelle est branché le moteur électrique. Dans cette configuration, c'est uniquement le moteur électrique qui entraîne les roues. Le moteur thermique ne fait qu'alimenter la génératrice. Advenant le cas où les batteries tombent à plat - l'autonomie des premières hybrides "série" comme la Chevrolet Volt devrait être d'environ 65 km -, le moteur thermique prend la relève.

 

L'hybride "série-parallèle" repose sur un moteur thermique, un moteur électrique et une génératrice. Chacun des deux moteurs est relié aux roues motrices mais ils peuvent fonctionner indépendamment l'un de l'autre. Lors de fortes accélérations, ils peuvent également fonctionner ensemble. Ce système permet au moteur thermique de se mettre en mode "veille" à un feu rouge, dans un bouchon de circulation ou à basse vitesse en ville. Dans sa configuration la plus évoluée, la puissance du moteur électrique permet d'atteindre une vitesse de 30 à 75 km/h, selon le modèle, avant que le moteur thermique ne prenne la relève. C'est la technologie utilisée par Toyota et Ford, et les systèmes "bimode" de GM et Chrysler. De même, BMW, Mercedes-Benz, Porsche et Volkswagen ont présenté des modèles qui utiliseront dans un proche avenir cette technologie.

Photo Bernard Brault, La Presse

Ford et Toyota utilisent la technologie "série-parallèle" pour leurs berlines Fusion et Camry. Ce système permet au moteur thermique de se mettre en mode "veille" à un feu rouge, dans un bouchon de circulation ou à basse vitesse.