Volkswagen, Fiat et d'autres constructeurs européens de voitures sobres pourraient récolter des milliards de dollars grâce aux normes d'économie de carburant proposées par l'administration Obama.

C'est ce que rapporte la publication Automotive News Europe, qui cite Adam Jonas, analyste boursier chez Morgan Stanley. «Les constructeurs européens pourraient enfin profiter de leur avantage technique en matière d'efficacité énergétique» et ce sur le deuxième plus important marché automobile au monde (après la Chine), écrit M. Jonas dans une note à ses investisseurs.

Les Etats-Unis représentent environ 25% du marché mondial -13,2 millions de véhicules y ont été vendus en 2008 - mais les constructeurs européens n'y font que 5 % de leurs ventes.

Or, la donne pourrait changer avec le resserrement des normes anti-pollution, qui favoriseront les modèles qui brûlent moins d'essence.

Depuis des années, le prix de l'essence est plus élevé en Europe (et presque partout au monde) qu'aux Etats-Unis. Cela a obligé les constructeurs européens à cultiver des techniques qui maximisent l'efficacité énergétique des véhicules.

Même si la part de marché des Européens ne s'améliore juste un peu, cela pourrait se traduire par d'importantes hausses de revenus. «Chaque point de pourcentage du marché américain vaut environ un milliard de dollars supplémentaires en revenus avant taxes», explique l'analyste Jonas.

Les normes proposées par l'administration du président Barack Obama obligeraient les constructeurs à offrir une gamme de véhicules dont la consommation moyenne serait de 35,5 milles au gallon (6,62 L / 100km) d'ici 2016. Cela se traduit par 152 grammes de CO2 par kilomètre.

L'émisson moyenne de CO2 des voitures 2008 vendues en Europe était de 154 g/km, selon les données de l'Association européenne des constructeurs automobiles. L'industrie automobile européenne est déjà engagée dans une démarche visant à abaisser ces émissions à 120 g/km d'ici la fin de 2012, pour se conformer aux nouvelles normes de l'Union européenne.

Morgan Stanley prévoit que quatre constructeurs européens profiteront le plus des nouvelles normes américaines:

• Renault: elle peut introduire ses technologiques par le truchement de son partenaire Nissan, qui est bien établi aux Etats-Unis.

• Fiat: elle pourra faire la même chose par le truchement de sa prise de contrôle du nord-américain Chrysler.

• Volkswagen: elle est un chef de file dans les petits véhicules, qui émettent peu de CO2.

• Peugeot-Citroen: le consructeur français a une grande maîtrise des moteurs diesel et dans le passé a connu beaucoup de succès comme fournisseur de moteurs à d'autres constructeurs automobiles.

L'analyste Jonas note que BMW et Daimler ont eux aussi de l'expérience dans la production de gros véhicules de luxe qui, règle générale, ont une meilleure efficacité énergétique que leurs rivaux non européens.

Source: Automotive News Europe