Ce n'était encore qu'une tendance il y a quelques années. C'est aujourd'hui l'enjeu majeur de l'industrie automobile. Plus question, en effet, d'envisager le futur de l'automobile sans évoquer l'écologie et les efforts du constructeur pour diminuer l'impact de ses créations sur la santé de la planète. Sauf qu'aujourd'hui, les voitures de demain, on en a besoin... pour hier. C'est du moins l'opinion partagée par plusieurs et pas seulement par des groupes environnementalistes.

De l'extérieur, l'industrie automobile ne paraît pas aussi pressée de réagir. Oh! bien sûr, elle saisit toutes les occasions d'afficher sa «nouvelle» couleur et promet qu'elle a dans ses cartons des prototypes plus ou moins avancés.

 

Reste à passer à l'industrialisation, paraît-il. Ce n'est qu'une question de temps. Que ce soit à Los Angeles, Detroit ou Montréal, les constructeurs soutiennent que nous verrons tous ces nouveaux véhicules efficaces dans nos rues à partir de 2011. Comme nous aimerions les croire!

Dans le domaine environnemental, l'industrie de l'automobile promet beaucoup mais donne encore (trop) peu. Pour se donner bonne conscience (on en doute parfois), elle invoque toujours une excuse. Cela lui permet de gagner du temps et, surtout, de faire porter l'odieux aux équipementiers, aux administrations publiques, voire aux consommateurs qui, chuchote-t-on, ne sont pas encore assez mûrs pour une voiture verte.

Il est vrai qu'avec un baril de pétrole revenu à quelque 50$, les consommateurs ne voient plus l'urgence de militer en faveur des petites cylindrées et de nouvelles sources d'énergie. Naturellement, il y a la crise. Cette dernière risque de repousser plusieurs initiatives environnementales.

Déjà, la semaine dernière, le groupe PSA (Peugeot Citroën) a annoncé que le lancement de son moteur diesel hybride serait vraisemblablement retardé en raison de la conjoncture économique. La General Motors risque-t-elle, par exemple, d'invoquer les mêmes motifs pour retarder la mise en marché de la Volt, si jamais l'administration américaine refusait de lui accorder de nouveaux prêts?

Le siège du condcteur

Si avec les administrations publiques le pire est toujours à craindre, reste que ce sont elles qui se trouvent au volant et qui devront prendre le virage attendu et souhaité vers une mobilité plus durable. Si les véhicules polluants voient leur circulation soumise à de fortes contraintes, le marché de la voiture propre s'en trouvera dynamisé. Et l'occasion est belle pour les pouvoirs publics d'imposer leurs vues: l'industrie fait actuellement appel à eux pour se renflouer financièrement.

Le président des États-Unis, Barack Obama, n'a pas manqué de le faire en autorisant, la semaine dernière, la Californie et 13 autres États à imposer à l'industrie automobile des normes d'économie de carburant plus strictes que celles votées en 2007 par le Congrès.

«Le temps est venu pour l'Amérique de montrer le chemin en matière de lutte contre le changement climatique.» Tant mieux, car la planète ne peut plus attendre.