N'est pas propriétaire d'une voiture à moteur hybride diesel-électrique qui veut. À preuve, la 308 HDI de Peugeot, une voiture de format compact à hayon dont la principale caractéristique est de ne consommer que 3,4 L/100 km. Son unique conducteur? Le ministre français de l'Écologie, de l'Énergie, du Développement durable et de l'Aménagement du territoire, Jean-Louis Borloo.

La mise en marché de l'hybride diesel française devrait normalement avoir lieu d'ici 2010, et répond à une critique répandue dans l'industrie automobile selon laquelle jumeler une cylindrée diesel à un moteur électrique ne serait pas une solution viable. La 308 HDI a droit à un quatre-cylindres de 1,6 litre, produisant 110 chevaux, auquel se greffe un moteur électrique d'une puissance équivalente à 22 chevaux. Selon la fiche technique dévoilée au salon de Francfort l'an dernier, une boîte à six rapports à commande électronique est de mise, et fonctionne automatiquement ou en mode séquentiel.

 

Comparativement à la version «féline» de la 308 de série, équipée d'un moteur diesel de deux litres produisant 136 chevaux, les performances sont similaires. La 308 HDI hybride consomme cependant 38% moins de carburant et n'émet que 90 g de gaz carbonique au kilomètre (90 g/km), une quantité bien inférieure à la limite qu'entend imposer l'Union européenne d'ici 2012 pour l'ensemble des automobiles neuves vendues sur son territoire.

À une vitesse inférieure à 45 km/h, le prototype hybride diesel peut se déplacer en mode tout électrique, ce qui explique ses statistiques avantageuses. Une 308 HDI munie d'un dispositif marche-arrêt, datant de 2006, faisait cependant craindre le pire au plan du confort des passagers, le démarrage d'un moteur diesel étant plus brutal que celui d'une cylindrée à essence. Un journaliste du quotidien français Le Figaro, qui a eu la chance de parcourir 60 km au volant de la voiture du ministre, affirme toutefois que ce modèle-ci n'a pas ce défaut.