L'idée selon laquelle les moteurs fonctionnant à l'air comprimé, aux déchets organiques ou même à l'eau pourraient remplacer les moteurs à combustion peut sembler fantasque.

Pourtant, dans un contexte où les prix du pétrole et de l'essence ne cessent d'augmenter et où le changement climatique retient toute l'attention, les sources d'énergies non conventionnelles connaissent un regain d'intérêt.

Elles mettent donc à l'épreuve la capacité des constructeurs automobile à distinguer ce qui fait partie du registre scientifique de ce qui est de l'ordre de l'attrape-nigaud.

«Nous entrons pour les dix prochaines années dans une ère d'investissements technologiques sans précédent, affirme Dennis DesRosiers, le patron de la société d'experts-conseils DesRosiers Automotive. Et toute les techniques sont là».

Les trois principaux constructeurs d'automobiles américains, General Motors, Ford et Chrysler, sont en train d'élaborer des parcs de véhicules hybrides et électriques.

Les petits constructeurs tentent, de leur côté, d'accaparer une partie du marché en proposant de remplacer purement et simplement les carburants fossiles et les biocarburants.

Zenn Motor, basée à Toronto, a mis au point un véhicule à basse vitesse (VBV) fonctionnant à l'électricité. Six batteries à l'acide entraînent les roues avant et permettent à l'auto d'atteindre la vitesse de 40 kilomètres heures pour une autonomie de 56 kilomètres.

Ian Clifford, le pdg de Zenn, affirme que la société a livré plus de 300 modèles l'an dernier. Le prix d'une voiture est de 16 000 $.

Au Canada, la Colombie-Britannique est la seule province qui autorise les VBV comme celui de Zenn à circuler sur ses routes. La société vend la plupart de ses véhicules aux États-Unis où 44 États acceptent ce type d'auto.

Selon Maryse Durette, porte-parole du ministère des Transports du Canada, il est du ressort de chaque province d'autoriser ou non les VBV sur ses routes.

Mme Durette pense que si la plupart des provinces se montrent réticentes, c'est parce que les critères de sécurité sont moins contraignants pour les VBV que pour les voitures classiques. Un VBV doit se soumettre a seulement 3 critères quant les autres véhicules doivent en satisfaire 40.

En Floride, une autre solution est à l'étude: l'eau. Hydrogen Technology Appplications propose une solution permettant de séparer l'hydrogène et l'oxygène de l'eau et de les recombiner en un gaz dénommé HHO capable de servir de carburant.

La société affirme qu'avec ce procédé, elle a pu faire rouler une Ford Escort Wagon de 1994 et une camionnette Ford Ranger de 1998.

La société française MDI Entreprises a, pour sa part, mis au point une voiture fonctionnant à l'air comprimé qu'elle espère commercialiser avant la fin de l'année.

L'air comprimé stocké dans des réservoirs actionne les pistons du moteur. Lorsque la voiture atteint la vitesse de 56 km/h, un radiateur se met en marche afin d'augmenter le volume d'air disponible. Le radiateur fonctionne à l'aide d'une petite quantité de carburant fossile ou de biocarburant.

La vitesse maximale de la voiture est de 150 km/h pour une autonomie de 1 300 km avec le radiateur et de 60 km avec le réservoir d'air seul.

Ford s'intéresse aussi à l'air comprimé: ses ingénieurs travaillent avec des chercheurs de l'Université de Californie à Los Angeles sur un modèle air-hybride.