L'aérodynamique est cruciale dans la conception des véhicules électriques. Sans elle, ces véhicules de l'avenir ne verront jamais le jour: leur autonomie est intimement liée à l'aérodynamisme et au poids.

La Chevrolet Volt, le premier véhicule électrique qui devrait être commercialisé vers la fin de l'an 2010 par General Motors, en est à cette étape. Les équipes d'ingénieurs et de designers qui ont conçu la Volt tentent actuellement de maximiser l'autonomie de la voiture en effectuant des tests d'aérodynamisme afin d'améliorer la fluidité des lignes du véhicule et d'en limiter la traînée.

 

Dans le but d'obtenir des lignes aussi pures que possible, GM soumet présentement la Volt à des tests en soufflerie dynamique en laboratoire. Ce labo est niché dans un immense tunnel de 5,5 mètres de hauteur sur 10,4 m de largeur et 21,3 m de longueur. Une hélice gigantesque produit un vent pouvant atteindre 222 km/h. Une fois le prototype à l'intérieur, les ingénieurs utilisent de la fumée afin de vérifier l'effet du vent sur toutes les parties du véhicule, dans le but de déterminer la meilleure courbe aérodynamique de la carrosserie, de maximiser la circulation de l'air pour refroidir les composantes et réduire le bruit causé par le vent sur la route.

 

«La collaboration entre le designer et l'aérodynamicien peut non seulement contribuer à réduire la consommation d'essence d'une gamme de véhicules, mais peut aussi se traduire par une amélioration des lignes», souligne Ed Welburn, vice-président design de GM.

 

La traînée aérodynamique compte pour approximativement 20% de la consommation énergétique d'une automobile, d'où l'importance d'améliorer la fluidité de ses lignes et réduire le plus possible la traînée.

 

Le laboratoire d'aérodynamique de GM à Warren, au Michigan, a contribué à réduire les impacts de la circulation d'air autour des voitures et la traînée. La résistance à l'air touche aussi bien la consommation d'essence, l'autonomie et les émissions de CO2 que l'accélération d'un véhicule.

 

Le refroidissement des composantes comme le radiateur et les freins est aussi imputable à la circulation de l'air autour du véhicule. Le laboratoire évalue également l'influence des vents latéraux sur un véhicule et la stabilité directionnelle sur la route.

 

Les premiers tests d'aérodynamique sont effectués sur un modèle à l'échelle représentant le tiers du véhicule où la forme de base et la majorité des équipements sont définis. Le modèle reprend fidèlement les détails du dessous de la caisse et du compartiment moteur.

 

On porte aussi une attention particulière à la circulation d'air qui entre sous le capot pour refroidir le radiateur et les composantes motrices du véhicule.

 

Les données recueillies sont analysées par ordinateur. Lorsque les résultats sont satisfaisants, on répète les mêmes expériences avec une voiture pleine grandeur, dont les lignes sont raffinées afin de réduire les bruits de vent.

 

Une fois cette étape franchie, un prototype passe les derniers tests en soufflerie aérodynamique afin de valider les données recueillies.

 

«Après des tests intensifs d'aérodynamique sur le nouveau design de la Volt, nous avons réussi à abaisser la résistance à l'air et la traînée du véhicule de 30% par rapport au prototype», précise M. Welburn.

 

Créé à la fin des années 70 en réponse à la crise du pétrole, le laboratoire de General Motors a commencé des tests d'aérodynamique en 1980 avec différents véhicules de production. Avec ces tests en soufflerie aérodynamique, le constructeur a réussi à produire une gamme de véhicules moins énergivores.

 

Occasionnellement, GM prête son laboratoire à différents organismes soucieux d'aérodynamisme. Depuis 2001, l'Équipe canadienne de ski alpin utilise ces installations afin d'améliorer ses performances.