Le salon de l'auto de Montréal, qui s'est conclu la fin de semaine dernière au Palais des congrès, est toujours l'occasion pour les amateurs de s'offrir un peu de rêve, bien souvent inaccessible, et qui a pour nom Ferrari, Lamborghini ou Porsche. Mais une entreprise québécoise prétend pouvoir rendre le rêve accessible grâce à sa Tomahawk, «kit-car» vendue à moins de 20 000$.

Adolescent, Mario Dubuc voulait déjà concevoir sa propre voiture. Il a mis son projet en veilleuse pendant plusieurs années, avant de finalement se décider à plancher sur sa Tomahawk, il y a maintenant huit ans. L'entrepreneur de Québec et son associé Mike Kakogiannakis ont levé le voile sur la voiture, une biplace à châssis en aluminium qui pèse à peine 635 kg.

«Le châssis comme tel ne pèse que 135 kg, explique Mario Dubuc. J'ai d'abord tenté de construire l'auto à partir d'une structure en aluminium soudé, mais j'ai finalement retenu une solution utilisée notamment par Lotus, soit un châssis en aluminium collé et boulonné.»

Ce sont donc les composants mécaniques qui constituent l'essentiel du poids, d'autant plus que la carrosserie est faite de polymère thermoformé, avec un revêtement de fibre de verre plastifiée pour lui donner de l'éclat, en cinq couleurs au choix. «L'entreprise qui fabrique nos panneaux de carrosserie est spécialisée dans la conception de glissades d'eau», précise M. Dubuc, qui s'empresse aussi d'ajouter que la sécurité n'a pas été négligée - des barres de renforcement ont été fixées dans les portières et des zones de déformation aménagées à l'avant et à l'arrière.

Évidemment, cette lutte contre les kilos laisse des traces perceptibles, ce qui commande une certaine indulgence. Il ne faut surtout pas s'attendre à s'asseoir dans une voiture de luxe. Le tableau de bord, les garnitures et l'intérieur des portières sont tous moulés dans le même plastique robuste que les panneaux de carrosserie, à la différence qu'ils offrent à l'oeil et au toucher une texture qui tente en vain d'imiter le cuir.

Conséquence, les portières, qui s'ouvrent vers le haut dans un angle de 75 degrés à la manière des Lamborghini, sont si légères qu'on a peur de les décrocher de leurs ancrages. Mais Mario Dubuc nous assure que la version définitive de la Tomahawk sera équipée de portières à amortisseurs réglables, et que le bruit sec et métallique des loquets sera étouffé par un matériau isolant.

Le tapis gris qui couvre le plancher et la paroi derrière les sièges n'est pas des plus flatteurs non plus, et l'absence de moulures expose au niveau des arêtes du châssis la colle utilisée pour fixer la moquette.

On nous a toutefois rappelé en plusieurs occasions que le modèle exposé au salon était un prototype, on espère donc une finition plus soignée pour les autos qu'on dit pouvoir commencer à livrer dès le 1er février.

Photo André Pichette, La Presse

Facile à assembler

Avec un poids de 635 kg, toutes pièces assemblées, la Tomahawk ne peut faire autrement que d'être rapide. À quel point? On n'en sait trop rien, car les concepteurs n'ont pas testé la voiture en piste... Mais on a choisi de faire appel à des pièces éprouvées, le châssis ayant été conçu pour accueillir le train roulant d'une Corvette C4 - construite entre 1983 et 1996.

«En comptant sur les composants de la Corvette C4, on part avec une bonne base. Et on sait que le châssis est très rigide. Quand on hisse le coin avant de l'auto avec un cric, le coin arrière se soulève aussi», soutient Mario Dubuc.

Quant au groupe motopropulseur, on peut mettre n'importe quoi dans la Tomahawk - certains clients ont en tête d'y installer un V8 «Big Block» ou même deux quatre-cylindres de moto installés en V, à la manière de l'Ariel Atom V8.

Mais M. Dubuc conseille d'y installer un quatre-cylindres, question de ne pas déséquilibrer l'auto. Ou un moteur électrique: «Le tiers des gens qui nous ont joints souhaitent y installer une motorisation électrique», soutient l'entrepreneur.

Photo André Pichette, La Presse

Combien ça coûte?

Châssis et carrosserie 19 995$

Groupe motopropulseur et train roulant 15 000$

Main-d'oeuvre 15 000$

Total 50 000$

Objectif de ventes 12 en 2014

Intentions d'achat 50

Photo André Pichette, La Presse