Conduire sa propre voiture sur une piste de course. Avec un entraîneur qualifié à ses côtés. Une expérience aussi excitante qu'enrichissante, pour un prix franchement abordable. Bienvenue dans l'univers méconnu des clubs de pilotage.

Rouler à fond sur une piste de course pendant deux jours. Que du plaisir! C'est en rentrant à la maison que l'on prend la mesure exacte de tout ce que l'on a appris. Et à quel point ça a valu la peine.

«Tout le monde devrait suivre un cours du genre. Quand tu as brassé une auto, tu ne peux pas oublier ça. Tu as 100% plus de chances de réussir à te sortir d'une situation d'urgence.»

C'est nul autre que Claude Bourbonnais qui l'affirme. Pour l'ancien pilote et instructeur émérite, qui donne des conseils aux instructeurs du club, il n'y a pas de doute qu'un cours de conduite avancée sur circuit vaut son pesant d'or.

Le Club BMW du Québec - qui n'a rien d'exclusif et qui accepte toutes les marques de véhicules - est l'une des nombreuses associations de passionnés de pilotage au Québec. Il organise une demi-douzaine d'événements par année, toujours avec le même objectif: s'amuser sur une piste de course tout en apprenant les secrets de la conduite de haute performance.

La formule est simple: les participants sont regroupés selon leurs aptitudes - novices, intermédiaires et avancés - et un instructeur leur est attitré pour la durée de l'événement. Le prix? Généralement moins de 500$ pour deux jours. On nous assure près de deux heures en piste par jour, en plus de deux séances d'une heure en classe. Deux visites sur un anneau de dérapage sont aussi au programme.

Il est interdit de doubler, même chez les plus expérimentés. C'est le pilote suivi qui autorise son poursuivant à passer devant. Ce n'est donc pas de la course.

Par contre, quelques notions de sport automobile doivent être abordées, étant donné que la formation se donne en piste. Il s'agit de l'unique environnement sécuritaire pour y enseigner des manoeuvres qui ne peuvent s'expérimenter qu'à haute vitesse. Intimidant tout ça?

«C'est destiné à n'importe quel conducteur, répond sans hésiter Cherif Gress, instructeur en chef du Club BMW du Québec. Ça permet d'aborder une foule de techniques qu'on ne peut pas maîtriser autrement. Ça fait de nous de meilleurs conducteurs, il n'y a aucun doute.»

La piqûre

Le hic, c'est que le plaisir croît avec l'usage. Invitée d'un jour de Claude Bourbonnais, la chanteuse et comédienne Ima en aurait pris davantage et compte retourner en piste dès que possible.

«J'ai eu l'impression de devoir apprendre 75 affaires en même temps! a-t-elle avoué en rigolant. Mais j'ai vraiment eu du plaisir. Je ne voulais pas que ça finisse!»

La passion en pousse d'autres à ne rater aucun événement et à modifier leurs véhicules. Lors de notre passage, il y a avait plus de 130 voitures dans les paddocks du circuit de Mont-Tremblant, d'une modeste Miata de première génération à de rutilantes Porsche et Ferrari. «Bien sûr, le cours peut servir d'exutoire pour des gens qui possèdent de grosses voitures puissantes, car il n'y a ni policiers, ni limite de vitesse sur les circuits, admet Cherif Gress. Mais cela dit, on ne refusera jamais personne, peu importe leur type de voiture.»

Bien sûr, rouler à fond la caisse sur une piste peut être exigeant pour la mécanique d'une voiture de tourisme. Mais on ne fait pas d'omelette sans casser des oeufs.

«Les gens disent qu'ils ont toujours mieux à faire que d'aller suivre une formation de conduite, soutient Claude Bourbonnais. Pourtant, tout le monde peut améliorer ses aptitudes de conduite. Alors qu'importe si suivre un cours de haute performance nous coûte des pneus et une paire de plaquettes de frein. Si ça permet de sauver des vies, ça vaut la peine, non?»

Pour plus d'informations: www.bmwquebec.ca et www.facebook.com/groups/bmwquebec

Photo fournie par le Club BMW du Québec

On nous assure près de deux heures en piste par jour, en plus de deux séances d'une heure en classe. Deux visites sur un anneau de dérapage sont aussi au programme.

Instructeurs qualifiés... et bénévoles!

Il y avait plus de 30 instructeurs sur place lors des formations du club BMW du Québec, à Tremblant la semaine dernière. Tous sont bénévoles. En échange de quelques heures seuls en piste, les instructeurs acceptent de transmettre leurs connaissances sans être payés.

«C'est la passion qui me pousse à faire ça, explique Sébastien David, notre instructeur attitré pendant nos deux jours en piste. C'est la seule forme de bénévolat que je fais, mais je me dis que cela a peut-être permis à des gens d'éviter des accidents. Quand je prends un conducteur novice qui n'avait à peu près aucune aptitude et que je l'amène à passer chez les intermédiaires, c'est franchement valorisant.»

Selon Claude Bourbonnais, le niveau des instructeurs du Club BMW est fort adéquat, même si certains ont quelques lacunes à corriger. C'est que l'enseignement est pris au sérieux. Les instructeurs sont bien sûr choisis en fonction de leur talent de pilotage, mais aussi de leurs aptitudes pédagogiques. La formation des instructeurs passe notamment par l'utilisation de jeux de rôle, où l'un des formateurs se met dans la peau d'un étudiant.

«Il y a beaucoup de nuances entre les élèves, explique Philippe Ouellet, responsable de la formation des instructeurs. Certaines écoles définissent deux seuls types de conducteurs, les agressifs et les passifs. Mais il y en a beaucoup plus. Ça permet donc de plus facilement identifier les lacunes des étudiants et de trouver les solutions.»

Michel Galarneau est instructeur depuis plus de 30 ans. Il avoue parfois en avoir assez de se faire brasser par des apprentis parfois dangereux. Mais il revient toujours: «C'est un plaisir de voir les gens progresser. De voir une pièce de bois brute se transformer en sculpture.» Des passionnés, qu'on vous dit.

Photo fournie par le Club BMW du Québec

Tous les élèves du Club BMW du Québec peuvent compter sur un instructeur attitré à chaque fois qu'ils sortent en piste.

Subaru Impreza STI LP-400: Apprivoiser le monstre

L'école de conduite du Club BMW nous a donné l'occasion de jeter un coup d'oeil prolongé à la Subaru Impreza STI LP-400. Nous l'avions brièvement essayée lors d'un après-midi pluvieux de juillet sur le circuit ICAR, ce qui nous avait laissé sur notre faim. Deux jours en piste et 150 kilomètres sur les routes des Laurentides nous ont permis de prendre la mesure du petit bijou concocté par Lachute Performance.

Démesurément puissante, elle est paradoxalement très rassurante à piloter. Tenue de route neutre et prévisible, direction communicative, elle est taillée pour la piste. Sur la route, sa suspension est étonnamment confortable quand les cahots demeurent raisonnables (ce qui n'est pas toujours le cas sur nos routes, on en convient).

La boîte de vitesse est également assez douce pour un usage quotidien. Par contre, le bruit du système d'échappement peut devenir irritant à la longue, mais on nous dit chez Lachute Performance qu'il est possible de choisir un résonateur qui rend le grognement de la bête un peu moins sauvage. Bref, on a affaire à un monstre pour le moins civilisé!

Photo Pierre Goyette, collaboration spéciale

La Subaru Impreza WRX STI LP-400.