Bruno Spengler est au Québec cette semaine pour voir des amis qu'il n'a pas vus depuis l'été dernier. Bien sûr, il va en profiter pour parler DTM, la série allemande dans laquelle il a fait son nid depuis 2005. Mais c'est quoi, au juste, le DTM? Des carrosseries diaboliquement belles, des V8 qui hurlent de plaisir et des pilotes parmi les meilleurs au monde. Ce qu'ils sont chanceux ces Allemands !

Bruno Spengler a fait le saut chez BMW cet automne, après huit années passées chez Mercedes-Benz. En compagnie du champion en titre Martin Tomczyk, transfuge de chez Audi, il sera aux premières loges pour vivre le retour du constructeur de Munich dans la Deutsche Tourenwagen Masters.

Q La m3 de route a-t-elle beaucoup en commun avec la m3 de DTM?

R Presque rien en fait. La voiture de course est construite sur un châssis en carbone fabriqué spécialement pour les trois constructeurs qui roulent en DTM. Les freins sont aussi en carbone, ce qui permet des freinages très tardifs. Le poids est contenu et oscille entre 1050 et 1100 kilos incluant le pilote. Quant au moteur, il s'agit d'un V8 de 4 litres qui produit 480 chevaux. Il y a également beaucoup d'appui aérodynamique. La voiture est en mesure de soutenir une pression de 3 à 3,5 G en virage, ce qui n'est pas trop loin des mesures de 4,5 à 5 G enregistrées en Formule 1, la référence en la matière. Bref, seuls certains éléments de carrosserie sont semblables à la m3 vendue chez les concessionnaires.

Q Le retour de BMW est la grande nouveauté en 2012 en DTM, mais est-ce que cela s'accompagne de changements supplémentaires?

R Le châssis sera le même pour tout le monde en 2012. Aussi, il y aura un peu moins d'appui aérodynamique et les pneus seront plus larges, tout ça pour que l'on puisse se suivre de plus près encore. Le passage des vitesses se fera au volant, comme en F1. N'empêche, je pense que nous allons aller encore plus vite en 2012.

Q La parenté des bolides de DTM des années 80 et 90 avec les modèles de rue était beaucoup plus apparente, non?

R Les règlements ont beaucoup changé. Jusqu'en 1998, l'aérodynamique n'était pas un grand sujet d'actualité, les constructeurs n'ont commencé qu'à y travailler au début des années 2000. Et la recherche n'a pas cessé depuis. Résultat, on est arrivé avec des voitures qui ont une adhérence incroyable dans les courbes.

Q Pour ta part, tu as raté le titre de peu en trois occasions, en 2006, 2007 et 2011. L'année 2012, sera-t-elle la bonne?

R On a très peu d'expérience en DTM. Il y aura donc une petite période d'apprentissage, d'autant plus que les essais hivernaux sont très limités. Notre but est d'atteindre les podiums et les victoires le plus vite possible.

Q Pour terminer, crois-tu que le DTM pourrait rayonner davantage au niveau international?

R Je crois que oui. C'est la F1 des voitures de tourisme; il y a des grands pilotes et pas un seul mauvais. Les voitures sont très proches les unes des autres. En qualifs, on retrouve parfois huit ou neuf autos à l'intérieur de trois dixièmes de secondes. Les voitures sont belles, elles font du bruit, les accrochages en piste sont fréquents; c'est sûr que ça aurait du succès en Amérique du Nord!

La DTM en bref

11 courses en Allemagne, en Grande-Bretagne, en Autriche, aux Pays-Bas et en Espagne; trois constructeurs, soit Audi, BMW et Mercedes-Benz; 21 pilotes, dont Ralf Schumacher, Matthias Ekstrom et David Coulthard.

Photo fournie par BMW