Nouveau, le Touareg? N'en croyez rien. Il s'agit essentiellement d'une mise à niveau visant à corriger ou bonifier certains aspects de cet utilitaire dont les principaux attributs reposent sur le fait de proposer une motorisation diesel éprouvée, de réelles aptitudes en franchissement et une capacité de remorquage de 3500 kg. Cette dernière performance est réalisée avec l'ensemble des mécaniques inscrites au catalogue.

Aujourd'hui, tout le monde sait - du moins, je l'espère - que le Touareg partage sensiblement les mêmes dessous que les Audi Q7 et Porsche Cayenne. Mais les comparaisons s'arrêtent là. La personnalité des trois véhicules est bien définie, et chacun s'adresse à une clientèle qui l'est tout autant. La fiabilité problématique de la première génération (2002-2010) n'est plus d'actualité depuis le renouvellement de ce modèle qui, depuis la disparition de la Phaeton, est le plus cher commercialisé par la marque allemande.

Maigre refonte

Revenons sur cette «supposée» refonte qui, bien honnêtement, n'en est pas vraiment une. À tout le moins pour les Nord-Américains, et à plus forte raison pour les Canadiens, puisque la version hybride, pourtant offerte chez nos voisins du Sud, brille encore - et toujours - par son absence sur notre marché. Aucune des transformations mécaniques (entendez par là les moteurs) apportées par Volkswagen ne touche notre territoire.

Il faut savoir que, de l'autre côté de la grande mare, la firme allemande propose un large éventail de motorisations, dont un V6 et un V8 turbodiesel qui, pour de coûteuses raisons d'homologation, refusent de traverser chez nous. On pourrait vous raconter que le V6 turbodiesel - l'autre V6, pas celui qui nous est destiné - consomme moins de carburant, émet moins de polluants et affiche un rendement encore supérieur à la génération antérieure. Ou peut-être aimeriez-vous nous lire sur les performances très convaincantes du V8 turbodiesel qui sied si bien à ce type de véhicule? À quoi bon? L'un comme l'autre n'est pas de la partie. Les V6 (essence et diesel) offerts chez nous sont reconduits de l'année dernière. Rien n'a changé, pas même un boulon.

Pour reprendre une expression consacrée dans l'industrie automobile, nous bénéficierons de la «montée en gamme» du Touareg, c'est-à-dire un peu grossièrement d'un peu plus de chrome et de bling-bling. Un oeil très avisé ne manquera pas de relever le filet de perles lumineuses déposé sur les phares ou le jonc chromé qui ceinture le bas de la caisse, ou encore le dessin de 4 des 16 modèles de jantes proposés. Pas certain que vous pourrez toutes les voir.

Dimensions inchangées

Ah, j'oubliais... Le dessin de la calandre a légèrement changé. Elle est plus, comment dire, horizontale dans le but de donner à cet utilitaire encore plus de prestance. Il paraît donc plus large, mais il ne l'est pas. Toutes les dimensions extérieures demeurent les mêmes. À l'intérieur également. Les transformations apportées à l'habitacle sont tout aussi subtiles et se repèrent plus aisément la nuit. En effet, les contrôles s'illuminent désormais en rouge et non plus en blanc. Cela dit, il y a bien des petites retouches ici et là, comme la texture de certains plastiques ou des cuirs, sans oublier la forme de certaines commandes.

En fait, le grand changement - oui, il y en a un - est l'ajout de nombreuses aides à la conduite. Des technologies autrefois absentes, comme le témoin de franchissement de voies, le régulateur de vitesse intelligent avec fonction de freinage en milieu urbain ou le dispositif de coupure automatique à l'arrêt, font leur apparition. À cela il convient d'ajouter la présence de quatre caméras extérieures pour vous garer sans emboutir tout ce qui vous entoure.

Mis à part le descriptif qui précède, rien n'a changé. On retrouve avec bonheur un véhicule spacieux pour quatre personnes (une cinquième peut s'ajouter sur de courtes ou moyennes distances, selon sa taille) avec banquette arrière montée sur des glissières, un coffre digne de ce nom avec une modularité appréciable et une finition impeccable qui n'a rien à envier au bel habillage de ce segment.

Sans surprise

Comme son nom l'indique, le Touareg est taillé pour les grands espaces. Massif, lourd surtout, ce modèle donne entière satisfaction pour peu que son capot se soulève pour y laisser entrer le V6 de 3 litres turbodiesel. Le V6 essence de 3,6, plus puissant sans doute

(280 chevaux contre 240 pour le TDi), n'a pas sa puissance phénoménale de couple qui permet à cette Volkswagen de s'arracher de sa position statique avec force.

Le V6 à essence maintenant éliminé, il reste le V6 3 litres qui, sans être aussi sophistiqué que l'autre offert en Europe, bénéficie tout de même d'un nouveau catalyseur appelé SCR (Selective Catalytic Reduction). Celui-ci entraîne une réduction significative des oxydes d'azote dans les gaz d'échappement. À cela s'ajoute la fonction Croisière (roue libre), qui découple la boîte automatique de vitesse afin d'utiliser l'énergie cinétique du véhicule durant les phases où la pédale d'accélérateur n'est pas sollicitée et ainsi réduire la consommation de carburant. Une solution déjà employée par d'autres constructeurs, dont Porsche pour son Cayenne.

Le Touareg fait transiter la puissance au sol par une boîte semi-automatique à huit rapports. Celle-ci achemine ensuite le tout au rouage à quatre roues motrices qui dose la répartition du couple entre l'avant et l'arrière.

La suspension en soi demeure la même, mais les ingénieurs de la marque ont cependant révisé certains aspects et, du coup, éliminé la sécheresse parfois ressentie au passage des nids-de-poule ou des chaussées fortement abîmées. À ce sujet, bien que ses qualités en tout-terrain soient exceptionnelles, Volkswagen reconnaît que bien peu de ses conducteurs osent s'aventurer hors des sentiers battus. Compréhensible: personne ne souhaite griffer un véhicule de plus de 50 000$ dans les sous-bois, ou le torturer dans une succession de trous, de bosses et de raidillons. Mais nous l'avons fait sans remords, et bien que ce soit aussi important qu'inutile, sachez qu'il peut passer partout. Satisfait?

Les frais de déplacement liés à ce reportage ont été payés par Volkswagen Canada

L'ESSENTIEL

> Marque / Modèle: Volswagen Touareg

> Fourchette de prix: 50 975 $ à  65 275 $ (prix 2014)

> Frais de transport et préparation: 1610 $

> Garantie de base: 4 ans / 80 000 km

> Consommation réelle: 9,6 L / 100 km

> Pour en savoir plus: www.vw.ca

TECHNIQUE

TECHNIQUE

> Moteur: V6 3 litres turbodiesel

> Puissance: 240 ch entre 3500 et 4000 tr/min

> Couple: 406 lb-pi entre 1750 et 2250 tr/min

> Rapport poids-puissance: 9,27 kg/ch

> Poids: 2227 kg

> Transmission de série: Semi-automatique 8 rapports

> Transmission optionnelle: Aucune

> Direction / Diamètre de braquage (m): Crémaillère / 11,6

> Freins av-arr: Disque/Disque

> Pneus av-arr: 255/55R18 (de série)

> Capacité du réservoir: 100 litres / Diesel

ON AIME

> Capacité de remorquage impressionnante

> Motorisation diesel

> Finition de grande quantité

ON AIME MOINS

> Refonte très timide

> Moteur à essence sans intérêt

> Les versions trop cossues