Au rythme - élevé - où les constructeurs automobiles vendent des voitures au Canada, 2013 sera vraisemblablement l'année de tous les records.

Le mois de septembre est à l'image de l'ensemble des trois premiers trimestres de cette année. Le mois dernier, l'industrie a affiché au pays une croissance totale de ses ventes de l'ordre de 4,2% par rapport à septembre 2012. Avec 149 092 véhicules légers vendus, c'est un record qui a été établi pour un mois de septembre.

«C'est d'autant plus surprenant que septembre 2012 avait aussi été un mois record», fait remarquer l'analyste Dennis DesRosiers.

Selon les chiffres de l'industrie compilés par le cabinet d'analyses DesRosiers Automotive, septembre dernier a permis de réaliser un autre record. Les ventes des trois premiers trimestres sont les plus élevées jamais enregistrées pour cette période de l'année : 1 350 756 véhicules vendus, soit 3,5% de plus que les neuf premiers mois de 2012. 

Toujours selon les données de septembre dernier, le rythme annualisé des ventes atteint 1 794 000 exemplaires, encore un autre record. C'est-à-dire qu'à ce rythme, on pourrait atteindre le cap de 1,8 million de véhicules neufs vendus pour cette année 2013.

«Peu importe la performance du marché ces trois prochains mois, les ventes totales au Canada devraient cette année battre le record de tous les temps de 2002 qui était de 1 703 000 véhicules vendus», observe M. DesRosiers.

D'après ce dernier, ce record qui se profile - alors que 2012 avait été plutôt exceptionnelle - est d'abord dû à la faiblesse des taux d'intérêt : «L'économie s'améliore et cela a contribué particulièrement dans les régions dépendantes des ressources du pays. Il y a aussi les bas taux d'intérêt qui restent à un niveau record dans un marché très dépendant des conditions de financement.»

Un avis partagé par Yan Cimon, spécialiste du secteur automobile. «Le crédit est au rendez-vous. Même si le taux d'endettement des ménages canadiens est élevé, il reste que les financiers prêtent encore à des taux très avantageux. Cela a un impact très important sur le marché automobile. Les remboursements qui vont jusqu'à 84 mois font diminuer le coût mensuel et donnent une certaine illusion de richesse aux consommateurs», dit ce professeur au département de Management de l'Université Laval.

Dennis DesRosiers ajoute qu'il y a des éléments concordants. Il y a naturellement un rattrapage après les années de vaches maigres qu'a représenté la période 2007-2010. «Les gens acceptent aussi de plus en plus qu'un véhicule à usage personnel soit le principal moyen de transport dans un ménage, estime-t-il. Et regardez l'incroyable prolifération de modèles disponibles. Sans compter que la baisse de la consommation d'essence a abaissé les coûts de propriété. Réunissez tous ces facteurs et vous avez des ventes record.»

«Les produits sont plus attrayants qu'ils l'ont déjà été. Voyez l'équipement standard maintenant des nouveaux modèles», ponctue Yan Cimon.

Et n'oublions pas que l'automobile représente la deuxième plus importante dépense d'un ménage, après le logement.