À observer l'offre très variée dans les segments haut de gamme, on serait tenté de conclure que la décapotable moderne n'est plus qu'un produit de niche réservé aux nantis. Malgré ce constat, une poignée de modèles subsistent dans des fourchettes de prix relativement abordables. La Mini Cooper S est l'un de ceux-là. Le flegme anglais se mélange ici à la rigueur allemande.

La Mini Cooper doit évidemment son statut d'icône à son histoire construite sur un ardent désir de son père, Alec Issigonis, de démocratiser l'automobile en Angleterre. BMW a par la suite réussi à préserver son individualité en produisant une interprétation moderne fort bien dosée de l'esprit de l'anglaise, une relecture dévoilée en 1999.

Bien qu'elle se soit embourgeoisée avec le temps, la Mini Cooper propose, avec cette troisième génération, une voiture fort charismatique à défaut d'être une réelle beauté.

Essai routier Mini Cooper S cabriolet 2016. Photo fournie par le constructeur

Flegme anglais et rigueur allemande

Les phares avant ronds posés sur les ailes avant renflées surplombent une calandre esquissant une grimace, un faciès qui joue de désinvolture.

L'habitacle, composé de matériaux de bien meilleure qualité qu'auparavant, est tout aussi original dans sa facture et généreux pour l'espace.

Cette livrée cabriolet bénéficie de grandes glaces latérales et d'un pare-brise haut qui permettent de bien isoler l'habitacle des bruits éoliens lorsque la capote est abaissée. Ainsi, nul besoin de trop hausser la voix pour converser avec les passagers. Une fois baissé, le toit obstrue toutefois la visibilité arrière en raison de sa configuration privilégiant le volume du coffre. Bien que très rapide dans son fonctionnement, il est également assez complexe, ce qui suppose une facture plutôt salée s'il y a un quelconque bris.

Essai routier Mini Cooper S cabriolet 2016. Photo fournie par le constructeur

L'âme d'un kart, l'antidote à l'ennui

La Mini Cooper entretient jalousement depuis des années l'image d'une voiture servant d'antidote à l'ennui, à la banalité manifeste de bien des autos.

Cette dernière cuvée ne déroge pas de ce mandat. Grâce à l'absence de porte-à-faux et à son poids très contenu pour un cabriolet (1354 kg), cette Cooper S présente un tempérament très équilibré.

Bon, cette Cooper cabriolet n'a pas la rigidité de la livrée à toit dur, mais elle se tire fort bien d'affaire, surtout si l'on prend soin d'actionner le mode Sport, qui raffermit les amortisseurs en un claquement de doigts (option à 1200 $). La direction est un instrument de précision, mais on décèle un léger manque de progressivité dans l'assistance lorsqu'on enchaîne les courbes.

Essai routier Mini Cooper S cabriolet 2016. Photo fournie par le constructeur

Moteur punché

Le moteur quatre cylindres de 2 L de la Cooper S joue en outre un grand rôle dans l'impression de légèreté de la voiture.

Jamais pris au dépourvu, il tracte la voiture avec assurance, malgré la présence d'un turbocompresseur pour doper sa puissance (189 ch). Le couple, très présent (207 lb-pi), peut de temps à autre légèrement malmener le train avant si la route se fait moins lisse.

Bref, il a le caractère voulu tout en présentant un grand raffinement et une consommation de carburant acceptable. La boîte manuelle qui le seconde possède un embrayage très progressif, mais un guidage un peu long et pas assez ferme.

Essai routier Mini Cooper S cabriolet 2016. Photo fournie par le constructeur

Meilleure que la Miata ? Ça dépend...

Une question demeure cependant : est-ce que cette Mini Cooper S cabriolet est une meilleure voiture qu'une rivale de taille, la Mazda MX-5 ? Oui et non.

Oui, pour l'aspect pratique permettant d'asseoir deux passagers supplémentaires ainsi que pour le volume de son habitacle. Non, sur le plan dynamique. La MX-5 demeure une voiture plus valorisante, basée sur un châssis plus rigide et, surtout, à propulsion. La Mini n'a cependant pas à rougir sur le plan de l'agrément de conduite, elle demeure l'une des voitures à roues motrices avant les plus agréables à conduire du moment.

La livrée cabriolet ajoute un ingrédient supplémentaire pour apprécier encore plus les balades, et ce, à un prix pas trop élevé. Il faut néanmoins éviter de cocher trop d'options, sans quoi le prix de base (32 240 $) peut rapidement gonfler, comme c'est le cas pour la version essayée...

Essai routier Mini Cooper S cabriolet 2016. Photo fournie par le constructeur

Fiche technique

Version à l'essai : Cooper S cabriolet

Prix avec options (modèle essayé) : 43 265 $

Prix de base : 32 240 $

Moteur : L4 DACT 2 L turbocompressé

Puissance : 189 ch de 4700 à 6000 tr/min

Couple : 207 lb-pi à 1250 tr/min

Transmission (version essayée) : Manuelle à six rapports

Architecture motrice : Moteur transversal avant, traction

Consommation (ÉnerGuide) : 8,7 L/100 km (Super)