Le groupe automobile italien Fiat a confirmé samedi sa volonté d'investir 20 milliards d'euros dans le pays pour parvenir à une production de 1,4 million de voitures par an, a indiqué le gouvernement Berlusconi, prêt pour sa part à l'«aider à réaliser les meilleures conditions de compétitivité».

«Le président et l'administrateur délégué de Fiat, John Elkann et Sergio Marchionne, ont confirmé au gouvernement l'intention de poursuivre les objectifs de développement (...) qui prévoient la croissance de la production dans notre pays passer de 650 000 à 1,4 million de voitures (par an, ndlr), un objectif soutenu par un investissement d'environ 20 milliards d'euros», indique le communiqué.

Une réunion s'est tenue entre les deux dirigeants de Fiat et Silvio Berlusconi, entouré, entre autres, des ministres de l'Économie et de l'Industrie ainsi que des responsables du Piémont où se trouve le siège du constructeur, avec pour objectif de dissiper l'inquiétude provoquée par les déclarations de M. Marchionne affirmant qu'en cas de fusion Fiat-Chrysler, le groupe pourrait être basé aux États-Unis.

«Toutes les polémiques sont désormais closes», «Fiat est une grande multinationale qui grandit dans le monde mais qui reste avec un coeur italien», a affirmé le ministre de l'Industrie Paolo Romani.

Plus prudent, le maire de Turin, Sergio Chiamparino, a déclaré que Fiat avait confirmé son «italianité» mais «dans un contexte en évolution dynamique qui demande un travail quotidien pour que cela ne change pas».

Et selon le président de la province de Turin, Antonio Saitta, les conditions pour que la ville reste le siège du groupe «seront discutées en 2014».

Fiat a le contrôle opérationnel de Chrysler depuis 2009 et s'est fixé comme objectif de produire avec son partenaire 6 millions de véhicules en 2014, contre moins de 4 millions actuellement.

«Le gouvernement prend acte de manière positive des intentions manifestées» par Fiat et «confirme sa volonté d'aider à réaliser les meilleures conditions de compétitivité» en Italie, selon le communiqué.

M. Marchionne s'est souvent plaint du manque de compétitivité des usines italiennes de Fiat, soutenant que les bénéfices du groupe étaient générés essentiellement à l'étranger.

De leur côté, certains syndicats et une partie de la gauche l'accusent de «chantage» pour avoir fait voter en janvier un accord durcissant les conditions de travail et s'affranchissant de la convention collective de la métallurgie dans l'usine de Mirafiori de Turin.

Le patron de Fiat avait promis d'investir massivement en Italie, dans le cadre du plan industriel, en échange de plus de flexibilité de la part des organisations syndicales et le gouvernement a tenu à souligner que «les relations industrielles constructives» entre syndicats et direction, «en mesure de garantir la gouvernabilité des usines, sont déterminantes».