La production automobile mondiale devrait rebondir de 19,6% en 2010, après un recul de près de 13% en 2009, a indiqué jeudi le cabinet Pricewaterhouse Coopers (PwC), qui estime aussi que l'électrique «plafonnera à 1%» de la production mondiale en 2016.

«Après un creux historique en 2009», PwC observe «une croissance spectaculaire de la production mondiale en 2010», a déclaré Gérard Morin, responsable automobile de PwC devant la presse.

En 2010, PwC prévoit désormais une production mondiale de 68,7 millions de véhicules, contre 57,5 millions en 2009, avec une «croissance différenciée selon les marchés».

Sur les 11,2 millions de véhicules produits en plus cette année, 6,5 millions viennent de la région Asie-Pacifique (dont 3 millions pour la Chine) et 3 millions en Amérique du Nord. L'Union européenne verra sa production automobile augmenter de seulement 400 000 véhicules.

En 2011, PwC table sur une poursuite de la hausse de la production automobile mondiale, à 73,8 millions de véhicules. À l'horizon 2016, la prévision de production est de 93 millions de véhicules.

«Le principal moteur de croissance est dans les pays émergents» qui «prendront le relais majoritaire de la croissance dès 2012», a ajouté M. Morin, notant que «la Chine s'installe durablement en tête des marchés en croissance». PwC prévoit une production automobile de 21 millions de véhicules en Chine en 2016 contre 11 millions en 2009.

Le marché chinois est «extrêmement prometteur», selon M. Morin, qui souligne que le taux d'équipement y est de 30 véhicules pour 1000 habitants contre 600 pour 1000 habitants en France, par exemple. Pour les constructeurs, «la bataille pour les parts de marché sera très clairement l'enjeu des années à venir en Chine», a-t-il estimé.

L'électrique restera marginal

Le cabinet PwC prévoit d'autre part que la production mondiale de véhicules électriques se situera en 2020 dans une fourchette entre 760 000 et 2,4 millions d'unités selon les scénarios. En 2016, PwC estime que la part de l'électrique représentera 1% de la production automobile mondiale, pour 4% de véhicules à motorisation hybride, et encore 95% de véhicules avec un moteur thermique traditionnel.

Parmi les barrières au développement du véhicule électrique, le «point le plus critique» concerne les infrastructures de recharge, et en particulier la définition de normes de protocoles de recharge, selon François Jaumain, spécialiste environnement de PwC.

«La filière électrique, naissante, peine à se mettre en ordre de bataille, a ajouté M. Jaumain. Le nombre d'acteurs et les initiatives se multiplient, mais leurs actions sont aujourd'hui insuffisamment concertées.»

Enfin, sur les deux ou trois dernières années, PwC constate «une accélération et un renouvellement des formes de coopérations» entre constructeurs, qui vont d'accords sur les achats à des alliances, pour répondre à des défis technologiques et géographiques, a expliqué Philippe Coudrec, spécialiste des équipentiers automobiles de PwC.

Photo: Tim Wimborne, Reuters

Une Toyota Prius recharge sa batterie à la première station publique de chargement électrique de la ville de Sydney en Australie.