Mercedes-Benz mise sur une panoplie de nouveaux modèles et une nouvelle approche du luxe, nettement plus écologique, pour dynamiser ses ventes en 2010 et 2011, a annoncé Dieter Zetsche, président du conseil de Daimler AG, société mère de Mercedes-Benz Cars, lors d'une rencontre avec la presse internationale à Abou Dhabi. Il s'agit du «deuxième chef-lieu» de la compagnie, maintenant que le sultanat riche en pétrole en est le deuxième actionnaire en importance avec 9,1% des parts.

«Nous avions entrepris 2009 avec un optimisme timoré», a rappelé M. Zetsche, bien heureux que les consommateurs l'aient contredit en cours d'année. Le constructeur allemand haut de gamme a retrouvé la rentabilité au troisième trimestre et les ventes affichaient une hausse annuelle de 19,1% au dernier décompte, en novembre.

 

«La dernière année a été celle de la classe E, une lettre très importante dans l'alphabet Mercedes», a dit M. Zetsche. La Classe E berline s'arroge près de 60% des parts de marché dans la tranche comparative en Allemagne, et affiche une pénétration de plus de 40% ailleurs en Europe. En 60 ans, près de 10 millions d'unités ont été écoulées.

 

Mercedes compte notamment sur la nouvelle version décapotable de la classe E en 2010. Ce quatrième et dernier chaînon de la série, qui se décline aussi en versions coupé et familiale, a été présenté en primeur à Abou Dhabi, à la fin de l'année dernière, un mois avant le Salon de Detroit.

 

Le cabriolet avec capote en toile, à l'ancienne, se veut «quatre saisons», un concept bien différent dans les Émirats où il fait soleil 340 jours par année, qu'au Québec. Il revendique tout de même comme atout, les jours de froidure, une soufflerie inclinable pour la nuque, dans l'appuie-tête. Et contre le nordet, Mercedes oppose son pare-vent automatique, un petit déflecteur mobile au-dessus du parebrise, qui réduit sensiblement les turbulences à l'intérieur de l'habitacle.

 

Une Classe E allongée sera aussi lancée cette année pour accompagner la montée en puissance de la Chine, devenue premier marché mondial. Aussi au programme des nouveautés: une luxueuse Classe S équipée d'un moteur diesel 4 cylindres, destinée d'abord à l'Europe et l'Asie.

 

 

Luxe vert

 

Au tournant de 2010, le conseil d'administration de Mercedes redéfinit la notion de luxe: «Les clients veulent moins de Rolex. Ils veulent un produit stylé socialement acceptable.» Pour Mercedes, cela veut dire «augmenter davantage la durabilité du produit et diminuer les émissions polluantes, sans sacrifier l'espace et le confort», résume M. Zetsche.

 

Ce virage vert s'exprime notamment par une réorganisation de sa gamme de produits, présentement orientée sur les grands véhicules. Mercedes prévoit ainsi attaquer le segment des compactes avec non pas un, mais trois nouveaux petits véhicules. La production supplémentaire viendra de Hongrie, où les coûts sont plus compétitifs qu'en Allemagne. Mercedes importerait en Amérique du Nord d'ici 2012 au moins un de ces nouveaux petits modèles qu'il prévoit lancer en Europe au plus tard en 2011.

 

Du côté des grosses voitures, l'amélioration du bilan environnemental de Mercedes passe par l'amélioration constante de ses moteurs Blue Efficiency, son label économe avec notamment un V6 de nouvelle génération, «notre arme secrète» selon Thomas Weber, responsable du groupe Recherche et développement de Daimler. Celui-ci serait 10% plus puissant mais de 10 à 25% moins polluant.

 

À plus long terme, les véhicules de grands gabarits profiteront de l'hybridation. Le constructeur allemand sortira, dès l'an prochain, sa berline hybride, une Classe S baptisée BlueHybrid qui associe un V6 essence de 280 ch à un moteur électrique.

 

L'alterno-démarreur, ou «stop and go», qui permet de couper le moteur à l'arrêt et de faire baisser la consommation de 10% en ville, ainsi que les batteries lithium-ion à recharge rapide, sont à la base de «la voie Mercedes», selon M. Weber.

 

«Nous ne savons pas ce que le client voudra. C'est à lui de choisir. Nous lui offrons le choix», résume le responsable de la R&D chez Mercedes.

 

Les frais pour la réalisation de ce reportage ont été payés par Mercedes-Benz.

Photo Reuters

L'amélioration du bilan environnemental de Mercedes passe par le développement constant de ses moteurs Blue Efficiency, comme sur sa E350 CDI.