Après une semaine de réminiscences nostalgiques non-stop au sujet d'Apollo 11, La Presse Auto/MonVolant.ca met son poing sur la table et dit: Ça suffit! Bravo Neil, Buzz et Mike, mais il est temps qu'on se dise les vraies affaires.

Pour que ces trois héros s'envolent pour la lune, à Cape Kennedy, il a fallu que leur gigantesque fusée Saturn V soit amenée du Bâtiment d'assemblage de la NASA, à Cape Kennedy, et mise en position à l'aire de lancement, 5,6 km plus loin. Et pour ce faire, il a fallu un char!

En fait, deux très, très gros chars.Et c'est ici que La Presse Auto/MonVolant.ca joue son rôle social en vous présentant les deux transporteurs à chenilles (comme des chars d'assaut) qui déplacent toutes les fusées du bâtiment d'assemblage à l'aire de tir depuis 1965.

Oui, vous avez bien lu: depuis1965. Vous connaissez bien des gens dans votre quartier ou votre famille qui roulent encore dans une 1965?

Depuis les années 60, les transporteurs ont amené en position toutes les fusées Saturn Ib et Saturn V durant les programmes Apollo, Skylab et Apollo-Soyouz; puis, ils ont transporté toutes les navettes spatiales y compris le vol actuel de Endeavor, avec à son bord Julie Payette.

D'ailleurs, ces transporteurs vont continuer d'accumuler du kilométrage même après la fin du programme de la navette spatiale, puisque que la Nasa entend les conserver pour ses programmes suivants, Ares et Constellation. Depuis leur acquisition par la NASA, les deux brutes ont mis 4000 km à l'odomètre.

Les deux transporteurs ont été conçus au début des années 60 par une firme d'équipements miniers ultra-lourds de l'Ohio, Marion Power Shovel, qui a été achetée en 1997 par Bucyrus International. L'électronique venait de la firme Rockwell International.

À l'époque, les deux machines jumelles ont coûté 14 millions de dollars chacune.

Selon Wikipedia, elles ont été durant longtemps les deux plus grands véhicules à chenilles au monde, jusqu'à ce que le fabricant de matériel minier allemand Bagger lance l'excavateur Bagger 288.

Chaque transporteur pèse 2700 tonnes métriques et est muni de huit chenilles, deux à chaque coin. C'est une grosse auto: 40 m par 35 m. Comme la Citroën DS et la Bugatti Veyron, le transporteur a une suspension ajustable! La hauteur de plate-forme peut être réglée entre 6,1 m à 7,9 m et chaque côté peut être ajusté indépendamment de l'autre.

Il y a une pente de 5% vers le haut entre le bâtiment d'assemblage des fusées et la rampe de lancement. Alors pour garder la plate-forme absolument à niveau durant le déplacement, le transporteur est muni d'un système de guidage au laser.

Le Crawler a 16 moteurs électriques, alimentés par quatre génératrices de 1000 kW chacune, couplées chacune à deux moteurs diesel Alco de 2750 chevaux (2050 kW. Toute cette puissance sert uniquement à faire avancer l'engin.

La puissance nécessaire pour conduire, éclairer, ventiler et garder à niveau chaque crawler vient d'un autre couple générateur-moteur animés par deux moteurs diesel de 1065 chevaux.

Les deux transporteurs, positionnés côte-à-côte, peuvent supporter et déplacer une charge de 545 000 tonnes métriques, ce qui est le poids de la plate-forme de lancement mobile et de la navette spatiale montés l'une par-dessus l'autre.

Une telle charge est spectaculaire, mais les autres performances du Crawler en font un véhicule qui aurait des chances de désappointer Jacques Duval ou Éric Lefrançois, les deux essayeurs automobiles de La Presse Auto/MonVolant.ca.

Vitesse maximale: 1,6 km/h (chargé); 3,2 km/h (sans charge). En moyenne, il faut cinq heures pour faire les 5,6 km entre le Bâtiment d'assemblage et la rampe de lancement.

Accélération: 0-1,6 km/h en 30 minutes environ (chargé).

Kilométrage: 350 L / km, ce qui veut dire qu'il faut 1 litre pour avancer de 2,9 m.

Capacité du réservoir: 19 000 litres.

Postes de pilotage: 2, un devant, l'autre derrière.

Air climatisé: oui

Porte-gobelet: oui

Régulateur de vitesse: oui

Disponible en décapotable: non

Il n'est jamais pris dans le trafic, puisqu'il évolue sur une route dédiée large comme une autoroute à huit voies.

Et avec des chenilles, pas de danger de crever un pneu, évidemment. Mais quand il faut réparer les chenilles, sachez que chacun des 57 patins de chaque chenille pèse 900 kg !

 

Sources:

https://science.ksc.nasa.gov/facilities/crawler.html

https://www-pao.ksc.nasa.gov/nasafact/transpcrawler.htm

https://apollomaniacs.web.infoseek.co.jp/apollo/crawlere.htm

https://fr.wikipedia.org/wiki/Engin_de_transport_crawler