Le numéro 1 des constructeurs de voitures de luxe, BMW, adopte une vieille tactique syndicale utilisée durant les années 70 par les Travailleurs unis de l'automobile, aux États-Unis. Baverische Motoren Werks (BMW) tente de contrer la baisse de ses ventes en visant ses propres travailleurs qui viennent au travail au volant de voitures concurrentes.

BMW a fait mettre un carton sous les essuie-glaces de voitures non BMW stationnées devant ses usines, pour encourager ses employés à acheter les voitures qu'ils assemblent plutôt que celles des concurrents.

Le quotidien allemand Sueddeutsche Zeitung rapporte que 10% des 73 000 employés de BMW ont trouvé ce message sous les essuie-glace de leurs voitures, après leur quart de travail, durant les dernières trois semaines.

«Trouve l'erreur: tu aimes travailler avec nous; tu apprécie ton travail et ton revenu; mais tu conduis l'auto d'un concurrent», peut-on lire sur le carton qui a été imprimé à environ 7000 exemplaires par BMW, rapporte le quotidien de Munich. Les cartes portent l'emblème de BMW et sont signées par Ian Robertson (directeur des ventes), Harald Krueger (directeur du personnel) et Manfred Schoch (un dirigeant syndical).

C'est la première fois que BMW va aussi loin depuis le lancement, il y a 30 ans, de son programme de marketing à ses employés, ajoute l'agence de presse Bloomberg, qui cite Alexander Bilgeri, un porte-parole du constructeur basé à Munich.

Durant les années 70, quand les Trois de Détroit ont commencé à perdre de sérieuses parts de marché aux mains des constructeurs japonais et européens, les Travailleurs unis de l'automobile avaient pris les choses en main en bloquant carrément l'accès aux stationnements d'usines aux conducteurs de voitures étrangères. Une affiche célèbre avait été mise à l'entrée des stationnements avec le message suivant: «Veuillez stationner votre importée ailleurs qu'ici».

Les Trois de Detroit avaient dû désavouer ces mesures.

Chez BMW, on y va un peu moins raide, mais le message est le même: «Nous voulons conscientiser nos employés au fait qu'ils font partie du produit et qu'ils pourraient conduire une BMW», a dit le porte-parole Bilgeri à Bloomberg News.

Chez BMW, on note que l'initiative est de même nature qu'un sondage auprès des employés et que aucun travailleur de BMW ne doit craindre pour son emploi parce qu'il conduit un modèle fabriqué par un rival.

Sources : Sueddeutsche Zeitung, Bloomberg News