Le fabricant suédois de voitures de sport Koenigsegg, appuyé par des investisseurs norvégiens, va reprendre le constructeur automobile suédois Saab, mis en vente par son propriétaire américain General Motors, ont affirmé jeudi la télévision publique suédoise Sveriges Television (SVT) et le quotidien de Stockholm Dagens Industri.

«Les acheteurs ont signé une lettre d'intention pour acheter Saab, a indiqué la télévision suédoise sur son site internet, citant des sources anonymes. Les négociations finales sur des détails vont se poursuivre dans les mois à venir.»

Jointe par l'AFP, Saab, qui a affirmé ces dernières semaines être en discussions avec deux ou trois repreneurs potentiels avec l'objectif d'un accord d'ici fin juin, a refusé de commenter.

 

Koenigsegg : une firme racée mais minuscule

 

Koenigsegg, fondé en 1994 Christian von Koenigsegg , ne produit qu'une vingtaine de voitures de sport de grand luxe par an, vendues à plus d'un million d'euros chacune. Elle a inscrit des revenus de 106 millions de couronnes (18,5 millions de dollars canadiens), selon l'agence de presse Reuters. La petite firme, connue pour son style, a son siège social et son atelier à Angelholm, dans le Sud de la Suède. La petite firme emploie 45 personnes.

Outre M. Koenigsegg, le minuscule constructeur automobile a comme actionnaire l'entrepreneur norvégien Bard Eker, propriétaire de Eker Group AS, qui a des participations dans plusieurs petites firmes de design, dont certaines sont actives dans le domaine des voitures sport. Il exploite un complexe de design et des ateliers près de Fredrikstad, en Norvège, et sa compagnie participe avec Koenigsegg au programme de la voiture CCX, qui vise le marché américain.

L'agence de presse Bloomberg News, qui cite une source anonyme au fait des pourparlers, rapporte que Koenigsegg et ses partenaires norvégiens ont été choisis parce que le groupe comprend un constructeur automobile (contrairement aux deux autres acheteurs potentiels en lice, qui sont des firmes d'investissement) et parce qu'ils se sont engagés à investir dans Saab.

Selon le quotidien britannique Financial Times, les deux autres finalistes étaient Merbanco, un groupe d'investisseurs de l'État du Wyoming, et la firme d'investissement Renco Group, du milliardaire américain Ira Rennert.

Les porte-parole de GM et de Saab ont refusé de commenter l'information de la chaïne de télévision SVT, concernant la vente à Koenigsegg. Eric Geers, de Saab, s'est borné à dire que la firme est dans la phase finale des négociations et qu'elle visait toujours la signature d'un contrat de vente vers le début juillet.

Le réseau SVT, citant aussi des sources anonymes, a indiqué que les négociateurs ont signé une lettre d'entente sur la vente et son financement à Zurich, en Suisse, où des pourparlers intenses ont eu lieu. « Les négociations sur certains détails vont se poursuivre durant les prochains mois », a indiqué SVT.

Le gouvernement suédois a par ailleurs annoncé jeudi qu'il était prêt à apporter des garanties financières à Saab Automobile, donnant un signe clair que la reprise du constructeur automobile suédois est proche.

 

Saab, qui a commencé à fabriquer des voitures après avoir d'abord fabriqué des avions de combat pour l'aviation suédoise, avait été achetée en partie en 1990 par GM, qui a par la suite acheté toutes les actions restantes de Saab.

 

 

Sources : Sveriges Television (SVT), Dagens Industri, AFP, Bloomberg, Reuters