Ces véhicules japonais dont la conduite est à droite suscitent un intérêt croissant auprès des automobilistes et des... détaillants.

De plus en plus nombreux, ces derniers pestent contre cet arrêté ministériel de Québec interdisant dorénavant la circulation sur la voie publique de ces véhicules.

 

Depuis octobre dernier, Alexis Aubre vend des kei trucks, ces petites camionnettes japonaises dont le volant est à droite. Il comptait en importer de 100 à 150 pour sa première année de vente. Au lendemain de l'entrée en vigueur de l'arrêté, il dit avoir reçu une demi-douzaine d'annulation de commandes.

«C'est un dur coup, dit le propriétaire de Ecomobil, à Napierville. On a beaucoup de véhicules commandés. Tout est arrêté. C'est extrêmement décevant.»

M. Aubre va désormais tenter de vendre ces véhicules pour le hors route, auprès de pourvoiries, de centres de loisirs et de ski ou en Ontario.

Mauvaise réputation

Propriétaire associé d'Importation Ecoboat, à Saint-Georges-de-Champlain, André Cantin a vendu 165 kei trucks depuis mai 2008. Il n'a enregistré aucune annulation à ce jour, mais il attend 80 véhicules en provenance d'Asie.

«On vend des petits camions, pas des véhicules de performance, ce n'est pas dangereux pour la circulation, dit-il. Ils sont très économes et ne vont pas à plus de 90 ou 100 km/h.»

Comme son homologue de Napierville, M. Cantin est convaincu qu'il pâtit de la mauvaise réputation des voitures sport japonaises dont le volant est à droite.

«On est mis dans le même bateau que ces autos.» Il est aussi persuadé que ce sont ces voitures qui sont visées par la décision du ministère des Transports du Québec.

Demande de révision

Toutes les provinces demandent depuis des années à Transports Canada de réviser cette limite d'âge de 15 ans au-delà de laquelle un véhicule importé échappe aux normes de sécurité imposées par le ministère fédéral lui-même.

Elles réclament qu'elle soit portée à 25 ans, comme aux États-Unis. Cette éventuelle révision est actuellement examinée par Transports Canada.