L'heure est à la réduction des effectifs et aux baisses de salaire. Même les richissimes PDG de multinationales doivent écoper. Avec un flair du bon moment qui ne manque pas d'ironie, Rolls-Royce a profité de la pire débâcle économique en quelques décennies pour lancer un modèle plus modeste que ses prédécesseurs, le 200EX. Mais si peu que c'est avant tout un exercice de fausse modestie.

Le 200EX est le prototype d'un nouveau modèle qui, pour le moment du moins, conserve son nom de code RR4. Il reprendra la quasi-totalité des aspects du design du 200EX, notamment les dimensions plus compactes par rapport à la Phantom - le 200EX fait 5,4 m de long au lieu des 5,6 m de celle-ci - de même que la silhouette d'ensemble, y compris la carrosserie deux tons.

 

Les rumeurs alléguant que cette baby Rolls reposerait grandement sur les composantes techniques de la Série 7 de BMW - la société mère - ne plaisent manifestement pas à la direction de la marque anglaise, qui précise que ce prototype a droit à un châssis monocoque «qui n'est partagé avec aucun autre véhicule». BMW assure de son côté que 80% de ses composantes sont uniques au 200EX.

 

Sous le capot du 200EX se trouve un moteur V12 à injection directe, réglée pour générer beaucoup de couple à bas régime, conçue exclusivement pour les véhicules Rolls-Royce par les ingénieurs de BMW. Exit, donc, la rumeur d'un V8 biturbo à bord de ce véhicule. Le V12 est secondé par un système relativement sophistiqué de récupération thermique des gaz d'échappement.

 

Ce dernier recycle cette chaleur en énergie et permettrait de réduire les émissions polluantes de 5%, selon les ingénieurs de Rolls-Royce, mais ne verra pas le jour avant au moins cinq bonnes années encore. Attendue en 2010, la Rolls-Royce RR4, dont on ne connaît pas encore le nom véritable, devrait coûter un peu moins cher que la Phantom, mais même à 350 000$, elle demeurera un objet de luxe pour le moins exclusif.