Plus économique à la pompe, mais aussi meilleur marché à l'achat que ce nouveau Cayenne. La version d'entrée (moteur V6) est offerte à des prix semblables à certaines marques beaucoup moins prestigieuses. Hélas! il y a les options. Beaucoup d'options. Par exemple, sur le modèle animé du V6, des éléments chauffants se glissent sous les baquets moyennant supplément (780$). Il en va de même pour le changeur de disques compacts (918$) ou la caméra de recul (2350$).

Les transformations tiennent sans doute dans un dé à coudre, mais l'important à retenir est que ce Cayenne fend l'air avec plus d'aisance que son prédécesseur (Cx de 0,35 par rapport à 0,39) ce qui contribue naturellement à une réduction de la consommation. Pas assez pour expliquer les 15% de réduction revendiqués par le constructeur, mais bon, cela ne peut certainement pas nuire même si le crédit revient essentiellement au système d'injection directe d'essence adopté pour gaver les trois mécaniques offertes. Nous y reviendrons.

Plus économique à la pompe, mais aussi meilleur marché à l'achat que ce nouveau Cayenne. La version d'entrée (moteur V6) est offerte à des prix semblables à certaines marques beaucoup moins prestigieuses. Hélas! il y a les options. Beaucoup d'options. Par exemple, sur le modèle animé du V6, des éléments chauffants se glissent sous les baquets moyennant supplément (780$). Il en va de même pour le changeur de disques compacts (918$) ou la caméra de recul (2350$).

Pendant que vous calculez combien il vous en coûtera approximativement (il y a plusieurs autres options), poursuivons le tour du propriétaire en mentionnant que la qualité de l'assemblage s'est beaucoup améliorée. Les accostages entre les pièces sont plus précis et les matériaux de meilleure qualité, même si à ce niveau de prix, on a déjà vu mieux. Cela dit, inutile d'avoir des talents d'alpiniste pour prendre place à bord du Cayenne. À l'avant comme à l'arrière, on se glisse sans effort sur les sièges tapissés de cuir (de série!). Quatre personnes et leurs bagages trouveront confort à bord.

Sur la cime de la console qui divise les baquets avant, on remarque aussi la présence de deux sélecteurs rotatifs, qui sont réservés à la pratique du tout terrain. L'un commande l'accès à une gamme de rapports courts, ainsi que le verrouillage des différentiels, tandis que l'autre permet de faire varier la garde au sol. Entre les deux, un barillet autorise trois réglages de fermeté pour la suspension pneumatique, qui vous en coûtera cette fois 4190$.

Issu, devons-nous rappeler, d'un projet commun avec Volkswagen, le Cayenne ne partage pourtant que 30% de ses composantes avec son vis-à-vis de Wolfsburg (fief de VW). Volant en mains, ça se confirme: le Touareg a l'esprit de voyageur au long cours alors que le Cayenne a l'âme d'un sportif aguerri.

Concrètement, cela se traduit par des réglages de suspensions différents ainsi que par une répartition du couple entre les deux essieux équitable chez VW (50/50%), tandis qu'elle est prépondérante sur le train arrière de Porsche (62/38%). Autres spécificités: le Cayenne dispose entre autres de moteurs qui lui sont exclusifs et de freins spécifiques.

Une vraie Porsche?

Cette fois, que les aficionados de la marque se rassurent, le Cayenne V6 ressemble davantage à une vraie Porsche. De 3,2, la cylindrée du V6 passe à 3,6 litres et à l'injection d'essence directe. Ce coup de fouet technologique ne transforme pas pour autant ce Cayenne en un foudre de guerre. Loin de là. Les accélérations sont plus brillantes, mais jamais ne vous souderont totalement à votre baquet.

En fait, pour connaître le grand frisson, il faut se tourner du côté des Cayenne animés d'un moteur V8. Vers la version S par exemple qui, forte de ses 385 chevaux et ses 369 livres-pied de couple, retranche plus d'une seconde au meilleur temps du V6 et ce, sans consommer guère plus d'essence. À un rythme soutenu, le Cayenne peut engloutir les 100 litres de son réservoir à une vitesse hallucinante. Et peu importe ce qui l'anime, le Cayenne ne consomme que de l'essence super.

La boîte semi-automatique égrène rapidement et avec douceur ses six rapports. Passons sur le mode manuel (Tiptronic), à la fois précis et rapide, mais sans grand intérêt, puisqu'il n'ajoute rien de plus aux performances. À noter que le modèle équipé d'un V6 est offert, de série, avec une boîte manuelle à six rapports.

En fait, c'est sur la route que le Cayenne impressionne le plus. Sa direction rapide fait en partie oublier le poids du véhicule. Parfaitement maintenu grâce à des suspensions trépidantes et inconfortables (mode sport), mais dont la fermeté lui garantissent un bon équilibre, le Cayenne négocie les virages avec une étonnante stabilité pour un véhicule de cet encombrement. Bref, on se pince de voir ce monstre haut sur pattes pesant plus de 2 tonnes plonger à la corde des virages sur ses disques ventilés surdimensionnés et s'en extraire avec force.

Cela dit, en raison de son poids, cette Porsche se montre un brin pataude dans les enchaînements et nécessite des mains du pilote la précision d'un chirurgien pour ciseler les courbes proprement et sans chahuter ses passagers.

Si le conducteur est trop téméraire ou malhabile, sachez que le PSM (Porsche Stability Management) veille pour préserver la trajectoire désirée avec juste assez de retenue pour ne pas être qualifié d'intrusif. Et si cela devait vraiment mal tourner, les freins immobiliseront le Cayenne en un rien de temps et répétera l'exercice deux, trois ou même quatre fois sans même rechigner.

Pneumatiques

Ce 4X4 est capable de tout sauf peut être de s'aventurer dans les sentiers. La qualité de son rouage intégral n'a pas à être mise en cause, mais plutôt le choix des pneumatiques.

Ceux-ci annihilent complètement les ambitions en tout-terrain. En fait malgré sa carrure de «je peux passer partout», le Cayenne s'apparente davantage à une 911 qu'à un Range Rover Sport, qui demeure sans doute à ce jour le seul utilitaire à chausser des espadrilles à crampons.

En fait, les sensations ressenties au volant du Cayenne sont comparables à celles que procure une sportive très affûtée, mais vécues non plus les fesses au ras du sol, mais à plusieurs centimètres au-dessus de la position moyenne du conducteur d'une 911.

Tout l'intérêt du Cayenne, même équipé du V6 réside dans sa démesure et son prestige. Objectivement, la concurrence offre des produits susceptibles de soutenir la comparaison (sauf sans doute vis-à-vis la Turbo), mais aucune n'a, il est vrai, l'aura de cette marque.