L’été approchant (il paraît), nous avons demandé à notre collaborateur d’offrir aux motocyclistes en devenir un survol de l’activité qui les a séduits au point de faire « le saut ». Sans enrobage rose, il explique.

Comme la gravité

PHOTO FOURNIE PAR KAWASAKI

Le plaisir de rouler à moto... Ça ne s’explique pas, ça se vit...

Certains rêvent d’une reluisante Harley durant des décennies avant de finalement passer à l’action. D’autres font le saut tout jeunes en enfourchant un quelconque scooter. Et d’autres encore commencent à « rouler » pour relever un défi qu’ils se sont eux-mêmes lancé. Mais sans égard au chemin qui les a amenés à la moto, quand vient le temps d’expliquer pourquoi, la réponse se résume souvent ainsi : il faut. Ces gens ne représentent qu’un tout petit pourcentage de la population. Personne ne sait pourquoi ce magnétisme les touche eux mais pas d’autres, et aucune des couches de la société n’est immunisée. Tantôt marginalisés, tantôt marginaux. Tels sont, en bref, les motocyclistes.

Vraiment si agréable que ça, la moto ?

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La moto, c’est un fort « sentiment de liberté ».

Oh, oui. Décrire précisément l’expérience est difficile. Sans qu’elle veuille dire grand-chose, un fort « sentiment de liberté » se veut l’explication la plus commune. Même notre collaborateur ne sait trop comment formuler la réponse idéale. La meilleure description qu’il ait entendue à ce jour est venue de Willie G. Davidson qu’il a interviewé il y a une douzaine d’années. Le chef styliste de Harley-Davidson, lui aussi hésitant face au sujet, a expliqué que faire référence à une amplification des sens est une bonne description. Une intéressante observation, qui s’avère absolument vraie en ce qui concerne l’ouïe, le toucher, l’odorat et la vue. Et le goût ? Casser la croûte durant une balade à moto est bien meilleur !

D’accord, mais dangereuse, la moto ?

PHOTO FOURNIE PAR HARLEY-DAVIDSON

Le conducteur se doit d’être le plus attentif possible.

Oh, oui. Surtout sans expérience. Outre leur équipement, leur attention et leur talent de conducteur, absolument rien ne protège les motocyclistes contre une meute de boîtes métalliques conduites par des gens toujours plus distraits et impatients, contre les dangers d’une chaussée mal entretenue ou contre mille et une autres situations pouvant provoquer un accident. L’un des plus grands dangers s’avère néanmoins le motocycliste lui-même, par exemple, lorsque ce dernier n’a pas assez de jugement pour ne pas rouler drogué ou soûl, ce qui n’a malheureusement rien de rare. Quant à la moto, elle devrait être choisie après mûre réflexion, mais aucun modèle neuf de grande production n’est plus dangereux qu’un autre.

Du calme !

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Avis aux débutants : du calme !

L’achat d’une moto devrait logiquement être étudié et planifié. Or, les marchands se tournent les pouces les jours de pluie et deviennent débordés par beau temps, ce qui révèle une étrange réalité : une moto s’avère souvent un achat impulsif. À éviter ! Lisez, « youtubez », magasinez. Lâchez le téléphone et allez voir et toucher les modèles qui vous intéressent. Asseyez-vous dessus. Sont-ils trop hauts, trop lourds, trop agressifs en matière d’ergonomie ? Arrivent ensuite les questions auxquelles vous seul pouvez répondre. Vous commencez : quelque chose de léger, mais pas exagérément puissant, est idéal. Viser plus haut est envisageable, mais seulement si l’on possède la discipline requise. L’avez-vous ?

Quel modèle ?

PHOTO FOURNIE PAR DUCATI

Laquelle est pour vous ? Le choix doit être bien réfléchi.

Une grande question. Restons dans le neuf, puisque le marché de l’occasion amène l’aspect d’une vérification mécanique très spécialisée. D’abord, que dit votre cœur ? Puis, dans cet ordre, qu’en dit LA raison – et non pas VOTRE raison, qui risque d’être partiale ? Un grand écart n’est pas rare, rassurez-vous, mais un effort devrait être fait pour le réduire. Il est aussi illogique de commencer aux commandes d’une Harley de voyage approchant la demi-tonne que d’une gigantesque routière de classe aventure ou encore que d’une machine de course tout juste légale sur la route. Mais une Harley un peu moins lourde existe, tout comme une aventurière moins imposante et une sportive moins explosive.

Une roue de plus ?

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Les Spyder et Ryker de la marque Can-Am (BRP) offrent une intéressante option.

Comment survoler la moto sans aborder l’option à trois roues, surtout au Québec où les véhicules du genre les plus avancés sont produits ? Les Spyder et Ryker de la marque Can-Am (BRP) offrent une intéressante option à qui s’avoue à la fois séduit et effrayé par la moto. Peu importe le modèle, la configuration à deux roues avant et une roue arrière permet de vivre une expérience semblable à celle de la moto, mais nettement moins complexe en matière de conduite. Harley-Davidson offre également des variantes à trois roues (deux arrière, une avant) de ses plus populaires modèles. Dans tous ces cas, le permis de conduire peut être obtenu très rapidement.

Combien ça coûte, en gros ?

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Petite Honda XR150L 2023

Un peu moins de 4000 $ (avant taxes et frais divers) permettent de prendre la route aux commandes d’une petite Honda XR150L 2023 toute neuve. Mais on s’en lassera probablement vite. Par contre, pour environ 9500 $, on peut envisager une amicale Kawasaki Z650 qui restera satisfaisante durant des années. Donc, disons qu’entre 5000 $ et 10 000 $ suffisent pour accéder à une première moto neuve tout à fait décente. En ce qui concerne l’équipement (blouson, casque, bottes, gants), plus ou moins 1500 $ représente un bon point de départ. Quant au permis de conduire de moto et aux diverses étapes requises pour l’acquérir, un budget de 1000 $ à 1500 $ doit être prévu.

Le meilleur conseil

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Réduire les risques à moto est une question de survie.

Le meilleur conseil est mathématique. Il est simple à appliquer et très efficace en matière de sécurité, mais il n’est accessible qu’aux motocyclistes disciplinés. Il consiste à réduire les risques. Rouler à 120 km/h sur une autoroute vide par beau temps est essentiellement sans risque. Rouler à 75 km/h en ville en pleine heure de pointe est extraordinairement risqué. Rester dans l’angle mort d’une voiture entraîne un risque inutile, mais qui est aisément éliminé en s’éloignant de cette zone. Et ainsi de suite. On peut conduire une moto en prenant risque par-dessus risque, ou on peut s’appliquer à réduire systématiquement ces risques. Chaque motocycliste fait son choix.