(Washington) Un haut responsable du constructeur italo-américain Fiat Chrysler a été inculpé aux États-Unis dans le cadre de l’affaire des véhicules équipés d’un logiciel permettant de truquer leurs émissions polluantes, a annoncé mardi la justice américaine.

Agé de 40 ans, Emanuele Palma, ressortissant italien domicilié dans le Michigan, a été mis en examen notamment pour avoir trompé les consommateurs, violé la réglementation relative à la protection de l’environnement ainsi que pour fausses déclarations, selon un communiqué du ministère de la Justice.

Un responsable de l'ingénierie inculpé

Aux États-Unis, M. Palma dirigeait une équipe d’ingénieurs responsables du développement et du calibrage du moteur diesel de 3 litres utilisé dans le pickup Ram 1500 2014-16 Ram 1500 et le VUS Jeep Grand Cherokees des mêmes années-modèles. Ironiquement, FCA avait appelé son VUS «ÉcoDiesel».

PHOTO FCA

Un Grand Cherokee ÉcoDiesel 2015.

FCA a déjà accepté de participer au règlement à l'amiable au civil, qui rendait admissibles à des paiements de 3000 $ US quelque 100 000 propriétaires de ces véhicules. FCA, qui a toujours nié avoir intentionnellement mal agi, avait mis de côté 790 millions de dollars américains pour régler ce dossier rappelant à petite échelle les ennuis de Volkswagen durant le Dieselgate.

Les autorités américaines, dont l’agence de protection de l’environnement EPA, avaient porté plainte contre le groupe en 2017, lui reprochant d’avoir utilisé un logiciel faussant le niveau réel des émissions polluantes lors des contrôles et de n’en avoir pas informé les autorités lors du processus d’homologation.

Selon l’EPA, ce tour de passe-passe permettait aux véhicules équipés du logiciel de rejeter dans l’air un niveau supérieur d’oxyde d’azote (NOx), un gaz tenu pour responsable de nombreuses affections respiratoires.

Sergio Marchionne, PDG de Fiat Chrysler à l’époque, avait vigoureusement défendu le groupe, assurant que le constructeur aurait dû « être plus transparent » mais réfutant tout trucage.  

PHOTO JEWEL SAMAD, AFP

Feu Sergio Marchionne, alors PDG de FCA, a toujours affirmé que le constructeur a toujours agi de bonne foi et n'a jamais essayé de tricher. On le voit ci-haut au Salon de l'auto de Détroit en janvier 2018.

« Il est très difficile d’essayer de contourner les tests d’émissions (polluantes) américains et de frauder le peuple américain », a déclaré Steven d’Antuono, agent spécial du FBI au bureau de Détroit, cité dans le communiqué.

« Le FBI est déterminé à collaborer avec ses partenaires américains et internationaux pour enquêter sur ces crimes et pour que les auteurs présumés de violations des normes environnementales soient tenus responsables de leurs actes », a-t-il ajouté.

Contacté en Italie, un porte-parole du groupe a indiqué : « Nous sommes en train d’apprendre les détails du dossier. Nous continuerons à collaborer pleinement avec les autorités. Nous n’avons rien d’autre à ajouter pour le moment ».

La direction du groupe Fiat Chrysler avait conclu en janvier un accord à l’amiable avec les autorités américaines qui l’accusaient d’avoir équipé ses véhicules d’un logiciel destiné à truquer leurs émissions polluantes.

Avec La Presse