(Francfort) Le constructeur allemand BMW et le groupe britannique Jaguar-Land Rover (JLR) vont développer ensemble des moteurs électriques pour faire des économies, a annoncé mercredi l’entreprise allemande.

Le partenariat s’ajoute à une série d’alliances forgées dans le secteur face à la coûteuse révolution électrique.

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Le moteur de la BMW i3.

« La coopération entre constructeurs pour partager leur savoir-faire et leurs ressources est importante » au moment ou l’industrie automobile « s’attaque aux défis technologiques » majeurs posés par la voiture autonome, connectée et électrique du futur, précise le groupe bavarois.

Le partenariat porte sur la recherche et le développement, mais les moteurs seront ensuite produits « par chaque partenaire dans ses propres unités de de production » en respectant les « spécificités propres à leurs marques », écrit BMW dans un communiqué. Ce genre de partenariat sert aussi au co-développement de moteurs à essence : BMW a utilisé ce genre d'entente avec Toyota pour co-développer le moteur six-cylindres en ligne qui anime la BMW Z4 et la Toyota Supra.

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L'iX3 doit être lancé l'an prochain.

Dans ce cas-ci également, les deux constructeurs espèrent bénéficier d’économies d’échelle et  réduire les coûts de développement au moment où la transition vers l’électrique pèse sur les bilans du secteur automobile.

Les coopérations ne se limitent pas aux moteurs : BMW et sa rivale Mercedes-Benz ont uni leur forces pour développer des technologies de conduite autonome.

Les constructeurs cravachés par les nouvelles normes

L’industrie automobile européenne s’engage à marche forcée dans l’électrification, contrainte de réduire rapidement ses émissions de CO2 pour respecter des limites imposées par l’UE à partir de 2020 et encore durcies à l’horizon 2030, sous peine de pénalités financières.

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La Jaguar I-Pace

Avec son VUS I-Pace présenté l’année passée, Jaguar était parmi les premiers constructeurs à lancer une voiture haut-de-gamme purement électrique, sur ce marché dominé par l’américain Tesla.

BMW, qui a développé pour l’instant surtout les voitures hybrides, lancera en 2020 l'iX3, puis, en 2021 un VUS électrique basé sur le prototype Vision iNext.

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Le prototype BMW Vision iNext lors d'essais hivernaux dans le Nord de la Suède en janvier dernier.

Le projet de mariage entre Renault et Fiat Chrysler s’inscrit également dans une course à la taille dictée par la révolution électrique et les investissements colossaux qu’elle impose aux constructeurs.

JLR, filiale de l’indien Tata Motors, a lancé un lourd plan de restructuration afin d’économiser 2,5 milliards de livres (4,25 milliards de dollars CAN) et d’être en mesure de pouvoir investir davantage dans les voitures électriques – au prix toutefois de 4500 suppressions d’emplois, soit 10 % de ses effectifs.

BMW a annoncé vouloir économiser 12 milliards d’euros (18 milliards de dollars CAN) d’ici 2022 et s’attend en 2019 à un « net recul » de son bénéfice imposable sur fond de baisse des marges en raison de la hausse des investissements et des coûts.

Avec La Presse