Le conducteur anglais risque d'avoir une quinzaine difficile: alors que commencent à peine les bouchons liés aux Jeux olympiques, il est tout sauf flegmatique. En fait, il est déjà au bord de la crise de nerfs.

Un sondage réalisé auprès de 2000 répondants au mois de juin, avant même les pointes de circulations inhabituelles engendrées par les vacances et le Jubilé royal d'Élisabeth II, a révélé qu'un automobiliste anglais sur deux n'éprouve plus de plaisir au volant, notamment à cause du risque de rage routière.

Avec les dizaines de milliers de visiteurs attendus pour les Jeux olympiques (132 000 arrivées juste la fin de semaine dernière) et les restrictions routières dues à la sécurité, la patience du conducteur britannique moyen risque d'être mise encore plus à mal.

Les Anglais ont raison de s'inquiéter de la rage au volant: le sondage commandé par le fabricant de pneus Continental a révélé que 15 % des conducteurs (cinq millions de personnes) avouent être déjà sortis de leurs véhicules pour aller affronter un autre conducteur et que plus de deux conducteurs sur cinq (41 %) admettent qu'ils peuvent avoir des comportements agressifs au volant.

Sans que cela aille aussi loin que la rage routière, un conducteur sur trois «s'attend» à être la cible ou le témoin de comportements agressifs ou intimidants de la part des autres conducteurs.

Sept répondants sur 10 ont indiqué qu'ils se sentaient plus agressifs au volant que dans toute autre situation. Par ailleurs, lorsque victimes de rage routière, 40 % des conducteurs ont dit ressentir «de la colère», 28 % ont dit se sentir «ébranlés» et 22 % ont dit avoir envie de «rendre la pareille».

»Des données renversantes»

Continental a diffusé les résultats de sa recherche dans le cadre de sa «campagne de courtoisie», un blitz publicitaire censé encourager la conduite civilisée et courtoise.

L'étude cite Tim Bailey, présenté comme expert en sécurité routière pour Continental : «Ces données sont renversantes. La sécurité routière est d'importance suprême, mais si les automobilistes sont en colère ou se sentent intimidés, leur concentration baisse et le danger augmente pour les autres. Inutile de dire l'impact sur le plaisir de conduire.»

Selon M. Bailey, la courtoisie au volant fait plus qu'améliorer la sécurité routière et l'expérience de conduire de tous. Elle atténue la congestion et réduit les retards.

Les agressions routières les plus fréquentes, signalées dans le sondage, sont: se faire klaxonner, se faire suivre de trop près et voir la voiture devant soi freiner brusquement.

Les signes de rage routière les plus souvent signalés sont le dépassement par le mauvais côté (à gauche, en Grande-Bretagne), les appels de phares pour inciter le conducteur à se tasser et les gestes insultants des doigts ou de la main.