Après deux ans de négociations, les employés du service des nouvelles de RDS sont en voie de conclure leur première convention collective, qui prévoit l’octroi de 43 postes permanents, a appris La Presse.

Une entente de principe avec l’employeur Bell Média est survenue au début du mois. L’offre a ensuite été approuvée à 85 % en assemblée générale. La convention doit entrer en vigueur au cours des deux prochaines semaines, le temps de finaliser les textes et d’apposer les signatures officielles.

« C’est un soupir de soulagement », a commenté le président du Syndicat des employés des nouvelles de RDS, Francis Paquin, joint au téléphone.

L’entente, qui concerne notamment des reporters, rédacteurs, réalisateurs et coordonnateurs, comprend une chaîne de supplantation en respect de l’ancienneté et, surtout, l’octroi de 43 permanences, un nombre que M. Paquin qualifie d’« énorme », compte tenu du contexte économique et financier difficile dans lequel se trouvent les médias au Québec. De plus, les postes permanents étaient attribués au compte-gouttes depuis des années.

Pour une première convention collective, c’est satisfaisant. On avait beaucoup d’employés qui traînaient un statut de temporaire depuis longtemps. Dans notre unité, on avait un collègue qui traînait le sien depuis 14 ans même s’il travaillait à temps plein. Selon notre nouvelle convention, ce genre de situation n’arrivera plus.

Francis Paquin, président du Syndicat des employés des nouvelles de RDS

Avancées salariales

Du côté des salaires, le syndicat espère réaliser davantage d’avancées au cours des prochaines années.

« Plusieurs employés permanents souhaitaient un rattrapage salarial, a concédé Francis Paquin. Au fil des années, on s’est rendu compte qu’on gagnait des salaires beaucoup moins élevés qu’ailleurs. Pour des postes de journaliste, on parle d’un écart de 15 % à 20 % par rapport aux médias de taille comparable à Montréal. On a réussi à réduire un peu cet écart. Ce n’est pas parfait, mais on doit reconnaître que l’employeur a mis de l’argent pour accorder des permanences. Ce n’est pas comme s’il avait été chiche. »

La Presse a contacté Bell Média, mais l’entreprise n’a pas répondu à nos messages.

Du côté syndical, on souhaite qu’avec cette première convention, RDS parvienne à garder ses employés de talent.

« On entend beaucoup parler de pénurie de personnel, a rappelé le président du syndicat. Toutes les entreprises vivent ce problème. Elles doivent bonifier les conditions de travail. »

Beaucoup de gens – et surtout des jeunes – ont quitté [RDS] dernièrement parce qu’ils avaient la chance d’avoir davantage de stabilité ailleurs. Cette fois, on ose espérer qu’ils vont rester parce qu’ils profitent de conditions plus intéressantes.

Francis Paquin, président du Syndicat des employés des nouvelles de RDS

Une « ultime chance aux négociations »

En avril 2019, environ 85 employés du service des nouvelles du Réseau des sports (RDS) s’étaient syndiqués par l’entremise du Conseil canadien des relations industrielles. Les pourparlers avaient officiellement démarré en juillet. La pandémie de COVID-19 a toutefois ralenti le processus, tout comme des changements de porte-parole, autant du côté syndical que patronal, a expliqué Francis Paquin.

Malgré un vote en faveur de moyens de pression en novembre 2020, le président du syndicat affirme qu’au cours des derniers mois, la situation n’a jamais été proche de dégénérer en véritable conflit de travail. L’arrivée des nouveaux porte-parole, l’hiver dernier, aurait eu un effet bénéfique sur les discussions. « Nous avons alors décidé de donner une ultime chance aux négociations, et ça a porté fruit. »

La pandémie a frappé RDS l’an dernier. En 2020, la chaîne comptait 2 047 000 abonnés, en baisse de 11,4 % par rapport à 2019, selon les plus récents relevés statistiques et financiers du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes. Ses revenus totaux, estimés à 138 000 000 $ d’après ce rapport, étaient également en chute. Un fléchissement d’environ 7 % par rapport à 2019.