Ça me tentait autant de regarder cette comédie que de subir une séance d’exploration systémique assistée (ESA) avec Jean-Simon dans L’échappée. Son titre, rebutant, n’annonçait absolument rien de captivant. C’est quoi, ça, Ted Lasso ? Un western sportif mettant en vedette un cowboy moustachu un peu épais ? Merci, mais non merci.

Cette série offerte sur Apple TV+, en français et en anglais, a raflé son premier Golden Globe le mois dernier, soulignant l’excellent travail de l’acteur comique Jason Sudeikis, ancien de Saturday Night Live.

Puis l’Association des critiques de télévision américaine a sacré Ted Lasso comédie de l’année (pardon ?), tout en couvrant d’or Jason Sudeikis et sa partenaire de jeu, Hannah Waddingham.

PHOTO TIRÉE DU SITE IMDB

La série Ted Lasso, qui met en vedette l’acteur Jason Sudeikis, a raflé son premier Golden Globe le mois dernier.

Visiblement, mononcle Hugo avait raté un phénomène télévisuel important, aveuglé par ses préjugés et ses privilèges. Il s’est donc rattrapé le week-end dernier. Et il a craqué pour Ted Lasso. OK, j’arrête ici d’écrire à la troisième personne du singulier, parce que : a) c’est lourd, et b) ça fait très Réjean de La petite vie.

Donc, oui, c’est adorable et drôle, Ted Lasso. C’est exactement le type de série réconfortante, chaleureuse et remplie d’humanité qui requinque, alors que nous sommes collectivement à « boutte de toute, toute, toute et pas juste des ti-bouttes ».

Alors, Ted Lasso (Jason Sudeikis) est un entraîneur de football universitaire américain à l’optimisme limite agressant, de type Forrest Gump. Une vidéo virale, où Ted danse furieusement avec ses joueurs, capte l’attention de la riche propriétaire d’un club de soccer de la Premier League anglaise, qui l’embauche pour diriger son équipe à la dérive.

Mais pourquoi choisir Ted, qui ne connaît strictement rien au soccer, pour sortir une formation du fond de la cave ? La patronne, Rebecca (Hannah Waddingham), a ses raisons pas très nobles, que je ne divulgâcherai pas.

Ted quitte le Kansas et déménage à Londres, où il n’a pas le contrôle de son vestiaire, pour paraphraser Mario Langlois au 98,5 FM. La jeune star de l’équipe méprise Ted. Le joueur vétéran ne respecte aucunement son autorité. Et la presse sportive britannique le cloue au pilori.

Éternel optimiste au grand cœur, Ted entend convertir chacun de ses détracteurs à sa méthode, qui consiste à devenir une meilleure version de soi-même, sur le terrain comme dans la vie quotidienne. Oui, ça sonne quétaine et cliché. Reste que ça fonctionne super bien.

Le personnage de Ted Lasso gagne en profondeur au fil des 10 épisodes de 30 minutes. Non, il n’est pas aussi simplet qu’il en a l’air. Vous vous doutez bien que la bienveillance, l’écoute et l’enthousiasme de Ted finiront par contaminer son entourage élargi, avec des résultats étonnants.

Keeley (Juno Temple), petite amie du meilleur buteur de l’équipe, est un personnage semblable à celui de Ted Lasso. Il ne faut surtout pas sous-estimer son intelligence (c’est une de mes préférées de l’émission, go, Keeley !).

Une deuxième et une troisième saison de Ted Lasso ont été commandées. D’ailleurs, si vous avez acheté un appareil Apple (iPad, iPhone, MacBook) dans la dernière année, vous êtes admissible à un abonnement gratuit d’un an à Apple TV+. Il suffit de l’activer dans l’application TV de votre téléphone, tablette ou ordinateur.

Gros revirement dans L’échappée

Nous étions quelques-uns à avoir deviné le gros revirement qui a secoué le téléroman L’échappée de TVA lundi soir. Si vous n’avez pas vu cet épisode, l’alerte au divulgâcheur sonne ici comme le glas de la filière du fleuve de Matane.

Ça va ? Notre bon Richard L’Espérance (Pierre-Yves Cardinal) ne pouvait avoir sauté la clôture du côté des bandits. C’était trop gros pour être vrai.

Si le sergent L’Espérance s’est autant rapproché du vilain Bill « Bullet » Beaudry (Normand D’Amour), c’est pour infiltrer son organisation et stopper l’importation de cocaïne provenant du Mexique, qui transite ensuite par le Saint-Laurent.

Son congédiement, son emploi de prof à Sherbrooke, ses sparages au poste de police de Sainte-Alice, Richard L’Espérance a tout mis en scène, avec la complicité de sa patronne Gisèle (Chantal Fontaine), pour rendre crédible son « départ » de la SQ. Même sa copine, Marie-Louise (Bianca Gervais), pourtant une détective perspicace, n’y a vu que du feu. Jusqu’à ce qu’elle fouille et expose les mensonges de son copain.

Depuis quelques mois, L’échappée a achevé sa métamorphose en série policière. L’intrigue tourne maintenant autour de l’escroc Jean-Simon (Steve Gagnon), de la guerre des motards et d’autres crimes graves.

De l’inceste, peut-être ? Il y a un truc pas net dans la relation privilégiée qu’entretiennent Fabien (Devon O’Connor) et sa mère, Maude (Noémie Godin-Vigneau). Comme s’ils protégeaient un gros secret.

Et pas certain que Rosalie (Milya Corbeil-Gauvreau) sautera de joie quand elle apprendra que son nouveau confident, le curé Edmond Oscar (Irdens Exantus), alias Jérémie2911 dans son téléphone, a été mis sur son chemin par son propre père (Alex Bisping), qui a longtemps vécu dans un délire religieux. Ça va prendre plus qu’un club sandwich pas de mayo, tomates à côté du chef Xavier (Félix-Antoine Duval), pour faire passer ça.