Deux clients louches au Vieux Munich, dont un aux « yeux bleus pas vivants ». Une sortie funeste au Bout du quai, bar country de la rue Rachel. Et sept jeunes femmes du Plateau Mont-Royal qui ont été enlevées, violées et tuées par un maniaque capturant ses victimes dans un quadrilatère de deux kilomètres carrés.

Un tueur en série a-t-il terrorisé le Plateau de Michel Tremblay dans les années 70, sans jamais éveiller les soupçons de la police de Montréal ? C’est la thèse avancée – et fouillée minutieusement – par l’équipe d’une nouvelle série de true crime québécois de Bell Média, qui démarre jeudi à 20 h sur Canal D et dont le premier épisode a déjà été déposé sur la plateforme Crave.

Cette nouveauté frissonnante, qui s’inscrit dans la lignée du Dernier soir de Radio-Canada et de Meurtriers en série du Club illico, s’appelle Sur les traces d’un tueur en série et se dévore comme un roman noir.

IMAGE FOURNIE PAR CANAL D

Scène de la série de true crime québécois Sur les traces d’un tueur en série

Au petit écran, vous verrez Claude Sarrazin (de la firme d’investigation indépendante SIRCO), Guillaume Louis (spécialiste des crimes sériels) et Sophie Charest (journaliste à la recherche) remonter la piste d’un homme qui chassait ses proies dans une petite zone englobant le parc Laurier et le parc La Fontaine.

Ce psychopathe aurait fait au moins sept victimes entre 1973 à 1985, toujours des femmes frêles et discrètes. Les deux premiers épisodes de Sur les traces d’un tueur en série s’intéressent à Denise Bazinet, 23 ans, et à Jocelyne Houle, 25 ans, toutes deux sauvagement battues et assassinées en 1977.

Denise Bazinet travaillait comme hôtesse au St-Hubert BBQ et a été vue vivante pour la dernière fois angle Mont-Royal et Papineau dans la nuit du 24 octobre 1977, près du restaurant Nu Way. Son corps, nu et couvert de marques, a été découvert le lendemain dans un fossé au croisement des autoroutes 10 et 35.

Jocelyne Houle fêtait son stage à l’Institut de cardiologie au Vieux Munich avec ses collègues. Deux hommes, dont l’un au regard fou, l’ont invitée à danser et l’une des amies de Jocelyne l’a ensuite vue monter dans une auto. Le corps de Jocelyne Houle a été découvert dans un bois de Saint-Calixte. Ses seins avaient été charcutés.

IMAGE FOURNIE PAR CANAL D

Scène de la série de true crime québécois 
Sur les traces d’un tueur en série

Un gros punch à la Making a Murderer marque le deuxième épisode quand les trois experts fouillent dans les dossiers de trois tueurs en série québécois, dont William Fyfe et Serge Archambault, alias le boucher de Saint-Eustache. J’ai étouffé un cri de stupéfaction (pas de divulgâcheur, promis, juré) quand des liens entre ces gens ont été établis.

Comme les trois derniers épisodes (sur un total de huit) de Sur les traces d’un tueur en série n’ont pas encore été achevés, on ne sait pas si le travail d’enquête de Claude Sarrazin, Guillaume Louis et Sophie Charest a permis de résoudre certains cold cases.

Le seul défaut de cette série, c’est que les épisodes ne sortiront qu’à raison d’un par semaine, tant sur Crave qu’à Canal D. Pour la rafale télévisuelle, on se retiendra !

Vive Madeleine !

PHOTO TIRÉE DE LA PAGE FACEBOOK OFFICIELLE DE L’ÉMISSION

Valérie (Sophie Cadieux) et Simon (Jean-Moïse Martin) 
dans la quatrième saison de Lâcher prise

Après deux semaines de sobriété, l’incisive Madeleine (Sylvie Léonard) est revenue en super forme dans l’épisode de Lâcher prise diffusé lundi soir. La scène du brunch, où elle étale tout le linge sale du groupe, était succulente.

« Tu vois, toute la scrap est sur la table, détends-toi. Il ne peut rien sortir de pire », a glissé Madeleine à sa fille Valérie (Sophie Cadieux) après son laïus mordant.

Madeleine avait tort. L’arrivée dans le jardin de Josiane (Christine Beaulieu) a haussé le niveau de malaise d’inconfortable à intenable.

Cet épisode, ficelé avec maestria, a été le meilleur de l’hiver. Malgré toutes nos supplications, l’auteure Isabelle Langlois ne pondra pas de cinquième saison de Lâcher prise. Celle qui joue actuellement bouclera le destin de Madeleine, Valérie, Simon (Jean-Moïse Martin) et compagnie.

Mais pourquoi Isabelle Langlois nous abandonne-t-elle aussi cruellement ? Voici sa réponse : « En août dernier, comme j’arrivais aux derniers épisodes, j’ai eu l’impression que mes histoires étaient racontées, que les boucles étaient bouclées et, comme on ne veut jamais être celle qui reste collée au party alors que les chaises sont montées sur les tables, je me suis dit que c’était le moment de tirer ma révérence », m’explique-t-elle.

Heureusement, la scénariste « brasse de nouvelles idées » depuis le début du mois, sans qu’il y ait rien de concret à annoncer. Comme on disait à Fort Boyard à l’époque : prends ton temps, Isabelle, mais fais ça vite !