La compétition culinaire Les chefs ! a éteint ses ronds de poêle lundi, l’émission Dans l’œil du dragon ferme les portes de son bunker mercredi soir, mais ça ne signifie pas que la télé québécoise entre en dormance pour tout l’été.

À Télé-Québec, Y’a du monde à messe a rouvert son église et « déviergé » sa nouvelle table en forme d’Y pour sa quatrième saison, vendredi à 21 h. À TVA, le magazine quotidien Sucré Salé a entamé lundi (18 h 30) sa 19e saison dans son nouveau décor planté au 21e étage de l’hôtel Reine Elizabeth, au centre-ville de Montréal.

C’est un Christian Bégin chevelu et barbu, limite Capitaine Highliner, selon ses propres mots, qui a accueilli Marina Orsini, le Pharmachien Olivier Bernard, l’horticultrice Marthe Laverdière et le commentateur radiophonique Luc Ferrandez sur un plateau repensé pour respecter les consignes de distanciation physique.

PHOTO FOURNIE PAR TÉLÉ-QUÉBEC

Plateau de l’émission Y’a du monde à messe

La formule COVID-19 de Y’a du monde à messe, enregistrée sans public, ne diffère pas tant de sa version habituelle. Le confessionnal demeure, la révélation finale aussi, l’excellent chœur gospel prend plus d’espace et le musicien Alex McMahon reste aux commandes musicales.

Le nombre d’invités diminue cependant de cinq à quatre, dans le même format de 90 minutes. Tout dépendra des convives, mais une compression du format pandémique de Y’a du monde à messe à 60 minutes aurait été envisageable. Il y a eu des longueurs vendredi, surtout pendant l’entrevue de Luc Ferrandez. Rien de choquant, toutefois. Le rituel du baptême, plutôt confus, pourrait disparaître et on ne sacrerait pas.

J’aime beaucoup l’écoute et l’empathie (naturelle) de Christian Bégin. Il anime sans une once de prétention et c’est apaisant à regarder. Il mélange habilement les univers de tous les gens qui communient à son autel.

Dans son magnifique décor vendredi, l’animateur — vêtu d’un chandail fluo — accueillera Jean-Luc Mongrain, Julie Le Breton, Marie-Julie Gagnon et le professeur Pierrich Plusquellec, spécialiste de la communication non verbale. Brigitte Boisjoly chantera en fin de parcours.

Télé-Québec diffusera des épisodes originaux de Y’a du monde à messe jusqu’à Noël.

Chez TVA, l’incontournable émission estivale Sucré Salé a également repris l’antenne dans une forme adaptée au virus. Patrice Bélanger y tient les commandes depuis 2015.

L’énergie, le rythme et le côté effervescent du magazine n’ont pas été trop altérés par les restrictions sanitaires. Le plateau principal est superbe. Et on finit par s’habituer à voir l’animateur à deux mètres de la personne qu’il interviewe.

On s’entend : Sucré Salé ne réinvente pas l’art de la grande entrevue et il ne s’agit pas de son mandat. C’est léger, sympathique et divertissant.

Par contre, lancer sa saison en consacrant un épisode quasi complet à Ginette Reno n’était peut-être pas l’idée du siècle. Son histoire de la Ginette et de la Reno, les deux personnalités qui vivent en elle, on l’a entendue à répétition. Plus capable. Le faux mariage célébré par Patrice Bélanger était aussi très étrange. Lui-même semblait se demander ce qu’il fabriquait dans la cour arrière de la chanteuse de 74 ans, devant une arche de ballons que Ginette Reno voulait absolument garder.

Et que dire de la lettre d’amour que Ginette a écrite à sa propre voix ? C’est du calibre de Rencontres paranormales.

Trois nouveaux chroniqueurs ont été embauchés à Sucré Salé, soit l’humoriste Léa Stréliski, l’auteur Simon Boulerice et l’animatrice Marie-Christine Proulx. Ils rejoignent le bassin de collaborateurs réguliers qui comprend Francisco Randez, Varda Étienne, Félix-Antoine Tremblay, Rosalie Bonenfant, Bryan Audet, Ève Côté, Billy Tellier et Marie-Josée Gauvin.

Du côté de Bonsoir bonsoir ! à Radio-Canada, Serge Denoncourt a enfin été réinvité lundi soir, après deux semaines d’absence. Merci. Ses chroniques de « pétage de coche », qui piquent souvent Jean-Philippe Wauthier, très bon joueur, sont super drôles. Surtout en cette période d’abondance de bons sentiments, un peu d’humour corrosif dans nos écrans, c’est 100 % bienvenu.

Les chefs ! en chiffres

Le dixième et dernier épisode des Chefs ! a rivé lundi soir 698 000 curieux à leur téléviseur. Une audience légèrement supérieure à la moyenne de 643 000 téléspectateurs obtenue par la téléréalité ce printemps.

Ah oui. J’ai écrit mardi que la cuvée 2019 des Chefs ! n’était pas aussi relevée que celle de 2020, qu’il avait même fallu que je google le vainqueur de 2019 pour me rafraîchir la mémoire.

Je l’avais tellement oublié que je me suis même trompé dans son nom. Bra-vo. Il s’agit d’Alex Bouchard et non d’Alex Godbout, comédien dans L’heure bleue et Clash.

Ça doit être le kombu, la livèche et les feuilles de tagète qui ont altéré mes facultés cognitives.

Une version antérieure de ce texte établissait à 787 000 la moyenne de téléspectateurs de l'émission Les Chefs! ce printemps. Or, le diffuseur ne nous avait pas fourni le bon chiffre. La moyenne s'établit bien à 643 000 auditeurs.