Comme un vin naturel légèrement trouble, Jean-Luc Boulay n’est plus du tout filtré. Et comme pour un vin naturel bardé d’une étiquette funky, le goût des phrases acidulées de Jean-Luc Boulay croît avec l’usage.

Cette saison aux Chefs !, on le sent plus corsé, notre Jean-Luc Boulay, plus effervescent dans ses interventions, toujours (bio)dynamiques. Il se révèle d’abord en notes de fraîcheur, avec une belle rondeur en bouche, pour une finale fruitée et mordante.

Sa structure reste bien droite, car Jean-Luc Boulay ne part pas dans toutes les directions, oh non. Son côté explosif nous laisse présupposer qu’il a probablement grandi sur un sol volcanique, en milieu fermier.

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Jean-Luc Boulay, chef cuisinier et juge de l’émission Les chefs ! 

Moi, je l’adore, ce Jean-Luc Boulay sans agent de conservation, sans amertume. Il est charnu, franc et gouleyant, parfaitement équilibré, jamais râpeux. Bon, c’est la fin des analogies œnologiques ici parce que mon vocabulaire de sommelier des pauvres est épuisé, comme toutes les bouteilles de Pinard et filles à Montréal.

Ça prend un certain sens du spectacle et de la formule punchée pour apparaître dans une téléréalité. Jean-Luc Boulay l’a compris sans dénaturer la rigueur de ses analyses.

Lundi soir, son honnêteté décomplexée m’a fait pouffer de rire plusieurs fois. Devant la tourte ratée de Julien, Jean-Luc Boulay a d’abord dit que ce n’était « pas vraiment bon », avant de rajouter que des canards étaient morts pour rien dans la préparation de ce plat.

Quelques minutes avant, Jean-Luc Boulay s’était impatienté devant les techniques approximatives de Julien : « Y va-tu arrêter de la brasser, sa pâte, lui » ?

Pauvre Julien, qui vivait sur des minutes empruntées. Il était temps qu’il quitte la cuisine des Chefs ! On sentait que son cœur n’y était plus depuis le défi de pâtisserie, qu’il a volontairement bâclé. À son quatrième duel en six émissions, Julien a brûlé son beurre et mal taillé son filet de poisson. Dernier service, mon Julien, c’est terminé, on ne touche plus à rien.

Ce double duel, qui a aussi envoyé Marie-Ève à la maison devant 712 000 fans, a été super relevé. Bien content que mes favoris, Camilo et Sébastien, demeurent dans la course à la toque d’or. On a aussi réentendu lundi soir que Camilo n’a pas abandonné sa thérapie par le cri primal : OUI, CHEF !

À quatre épisodes de la grande finale, une question fondamentale demeure sans réponse : quand est-ce que les concurrents vont apprendre à concasser leurs os et leurs carcasses de homards, hein ?

Retour des Éboueurs !

Nouvelle saison de la série Éboueurs, nouveaux personnages à suivre sur Canal D. Ça commence mercredi à 19 h 30 et seul Nicko, qui travaillait l’an passé avec sa gentille maman Sylvie, revient pour ce deuxième voyage, mais avec un partenaire différent, soit Marco (et ses lunettes à l’effigie de la bière Sleeman).

Sur la Rive-Sud, vous découvrirez une famille très unie dont cinq membres pratiquent le métier parfois dangereux de « vidangeur ». Il y a Jonathan le magané, clope au bec, son petit frère Marc-André, leur père Marc dit « beau bonhomme », leur « mononcle Jacques » ainsi que le cousin Marcel.

Dans le quartier des riches de Brossard, les éboueurs reçoivent souvent des « cadeaux » inattendus que jettent les résidants plus aisés. Sac de golf à 1700 $ ou cinéma maison, ça change des bols de toilette en porcelaine ou des télésièges (ce n’est pas une blague) qu’ils ramassent sur le bord du chemin.

À Mont-Royal, autre endroit cossu, les gens « placent les bonnes choses aux bons endroits », et rien ne traîne par terre. « Il y a des quartiers où le monde est plus cochon », remarquera Marco, qui conduit l’énorme camion.

Dans Côte-des-Neiges, les rues plus étroites et l’indiscipline de plusieurs habitants compliquent la tâche de Mohamed (alias Momo) et de son coéquipier Jocelyn.

PHOTO FOURNIE PAR CANAL D

Peter, Tim et Stéphane participent à l’émission Éboueurs sur Canal D.

À Westmount, nous rencontrons deux sympathiques éboueurs anglophones, Peter et Tim, qui récoltent des morceaux de mannequins, des tubes fluorescents, des bonbonnes de propane et même des rats vivants. Beurk.

Cette docuréalité toute simple et très bonne nous montre les dessous d’une profession méconnue et snobée. Il faut être drôlement en forme pour courir dans les rues 12 heures par jour et charger ces objets lourds, autant par temps de canicule que sous un vortex polaire.

Entre deux collectes, le vulgarisateur scientifique Martin Carli explique ce qui entre ou non dans une poubelle ou un bac à recyclage. Dans le doute, contactez votre Écocentre.

Et, s’il vous plaît, ne garrochez pas vos trucs sur le trottoir, pêle-mêle. Essayez d’y mettre un peu d’ordre pour faciliter le boulot de ceux qui les cueillent.