C’est fini pour Fanny la fugueuse. Non, attendez. C’est fini pour l’agente Fanny Couture (Ludivine Reding), qui a fait arrêter le tueur d’adolescents Augustin Lewinski (Francis La Haye), qui a fait la paix avec son ancien souteneur/copain Damien (Jean-François Ruel) et qui a fait un enfant avec son amoureux Christophe (Jean-Simon Leduc).

Tout ça, dans une grande finale précipitée d’une heure, diffusée lundi soir à TVA. Bing, bang, merci bonsoir. On fête ça au Climat, au Vol de nuit ou au Glitch ?

Malgré les cotes d’écoute qui ont frôlé les deux millions de fans, l’auteure Michelle Allen a confirmé qu’elle ne pondrait pas d’autre chapitre à sa série évènement. Nous ne verrons donc jamais Fugueuse 3 : A New Hope. Dommage.

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Échevelée, ponctuée de raccourcis et d’invraisemblances, la deuxième saison de Fugueuse, où la policière Fanny Couture (Ludivine Reding) a joué aux agents doubles grâce à des tresses et à un piercing de lèvre, n’a pas atteint l’intensité dramatique de la première, affirme notre chroniqueur.

Échevelée, ponctuée de raccourcis et d’invraisemblances, la deuxième saison de Fugueuse, où la policière Fanny Couture a joué aux agents doubles grâce à des tresses et à un piercing de lèvre, n’a pas atteint l’intensité dramatique de la première.

Il restait de beaux personnages complexes à utiliser, dont Natacha (Kimberly Laferrière) et le proxénète aux « grillz » inconfortables Carlo (Iannicko N’Doua), mais ils ont mal été intégrés à la deuxième vague de protagonistes, esquissés à gros traits.

De l’avocat louche Jérôme Montagne (Nicolas Canuel) à l’homme d’affaires pervers Franck Lewinski (Paul Savoie) jusqu’à son fils débile Augustin qui exterminait de la vermine humaine avec « du stuff à punaises de lit », les nouveaux visages de Fugueuse, des caricatures ambulantes, n’ont pas délogé les anciens, relégués à des intrigues secondaires qui ralentissaient l’enquête sur les itinérants assassinés.

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Marie-France Lambert interprète l’épouvantable patronne de Fanny dans Fugueuse 2.

Et ne me partez pas sur l’épouvantable patronne de Fanny, la lieutenante Josianne Primeau (Marie-France Lambert), qui a mis en péril sa protégée plusieurs fois. Attention, ici. Il ne s’agissait toutefois pas d’incompétence, non, non, non, mais bien de manipulation comme celle qu’exercent les criminels ! Franchement.

En offrant sa démission, Fanny a parlé à Josianne, qui ne travaillait finalement pas pour les méchants, en phrase de livre de croissance personnelle : « Il n’y a pas juste les pimps qui se servent de nos fragilités pour nous manipuler. »

Cette même Josianne a fermé le dossier qui nous occupait depuis dix épisodes en deux répliques bien tassées : Jérôme Montagne filmait les agressions et vendait les vidéos de viols à un réseau mondial de pédophiles, nous avons mis le FBI et Interpol sur le cas, bye.

La première année de Fugueuse nous avait alerté aux dangers de l’exploitation sexuelle chez les jeunes. La deuxième nous a démontré qu’étirer la sauce pouvait causer des dégâts.

Fourchette bien piquante

Bonne nouvelle : la deuxième saison de Fourchette apparaîtra sur la portion gratuite de Tou.tv mercredi. Mauvaise nouvelle : elle ne renferme que huit épisodes d’une douzaine de minutes chacun.

C’est très glou-glou, dirait sûrement un serveur du bar vinvinvin, car ça descend tout seul. Comme le vin rouge léger dont raffole Sarah Milot, l’alter ego de la scénariste et actrice Sarah-Maude Beauchesne (L’académie).

Dans Fourchette 2, Sarah tombe amoureuse du riche Noah (Jean-Moïse Martin), un architecte marié et père d’une adolescente. La relation extraconjugale de Sarah se cogne aux valeurs plus traditionnelles de sa meilleure amie Juliette (Magalie Lépine-Blondeau), qui s’apprête à épouser son Jean-François (Iannicko N’Doua).

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Sarah-Maude Beauchesne poursuit l’exploration de ses thèmes fétiches : l’amitié entre chums de filles, l’acceptation de soi et le couple comme vecteur de bonheur.

Notre héroïne de 27 ans valse entre l’égoïsme et la solidarité féminine, de même qu’entre une magnifique villa de Tulum et un boui-boui indien de Verdun. Si Sarah couche avec l’homme d’une autre, devient-elle automatiquement une traîtresse à sa sororité ?

Forte et vulnérable, impulsive et rationnelle, généreuse et narcissique, Sarah est un tourbillon de contradictions, ce qui s’avère tantôt charmant, tantôt gossant, mais réaliste pour la jeune femme milléniale qu’elle incarne avec justesse.

Sarah-Maude Beauchesne, qui écrit Fourchette et qui joue dans la série, poursuit l’exploration de ses thèmes fétiches, soit l’amitié entre chums de filles, l’acceptation de soi et le couple comme vecteur de bonheur.

Derrière la caméra, la réalisatrice Catherine Therrien (District 31) fait des clins d’œil à Fleabag, aux sens propre et figuré, et livre une série joliment moderne, qui montre des scènes de sexualité qui figurent parmi les plus crédibles du petit écran québécois.

Maintenant, pour vivre son expérience Fourchette à son maximum, il faut a) réserver une table au Boxermans, avenue Van Horne, b) se servir un verre de vin rouge (mais pas un Côtes-du-Rhône, de grâce) et c) allumer la chandelle Diptyque réservée aux occasions spéciales.

Faites jouer ici la chanson Les deux printemps de Daniel Bélanger.