Il y a des personnalités publiques qui méritaient tellement plus de claques sur la margoulette que le gentil comédien des pubs d’A&W, solidement écorché, sans trop de raison évidente, par l’équipe du Bye bye 2019.

Cet acteur, il s’appelle Michel Olivier Girard et il a obtenu de petits rôles dans Les beaux malaises, Nouvelle adresse, Au secours de Béatrice et Mauvais karma. Il dirige aussi l’agence de casting Voilà, spécialisée dans les voix publicitaires.

Comment a-t-il reçu la parodie où Claude Legault le varlopait comme s’il avait dirigé SNC-Lavalin dans ses pires années ?

« Je comprends que le Bye bye se fait dans un contexte de rush intense. On peut en échapper une ou deux. J’écoute le Bye bye depuis que je suis tout petit, alors m’y retrouver, c’était flatteur, malgré le texte. J’ai quand même dû expliquer le contexte à mes trois jeunes enfants qui le regardaient pour la première fois », m’a confié Michel Olivier Girard jeudi après-midi.

Voilà une belle attitude zen à emprunter pour le reste de l’année. Depuis deux jours, Michel Olivier Girard, visage québécois d’A&W depuis 12 ans, croule sous les messages bienveillants. « Je suis vraiment touché par cet appui immense de gens de partout », dit-il.

Sur les réseaux sociaux, plusieurs personnalités publiques ont pris la défense de Michel Olivier Girard en qualifiant les gags sur sa carrière d’acteur non existante de gratuits, injustifiés ou mesquins.

Honnêtement, c’était comme abattre une mouche avec un lance-roquettes. Le pauvre gars, qui n’a rien à se reprocher, ne méritait pas ça. Et des pubs pires que celles d’A&W, il en pullule sur toutes les chaînes, à commencer par celle, atroce et gênante, de Pepito Sangria.

Mercredi matin, le grand manitou du Bye bye 2019, Simon-Olivier Fecteau, a d’ailleurs téléphoné à Michel Olivier Girard pour s’excuser. « Très chic de sa part », conclut Michel Olivier Girard, l’heureux récipiendaire de la première « controverse » de 2020.

En excluant ce décevant Bye bye 2019, au palmarès des émissions du 31 décembre à Radio-Canada, En direct de l’univers rafle la médaille d’or, loin devant Infoman 2019 (argent) et À l’année prochaine, qui obtient le bronze.

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Plateau de l’émission spéciale du jour de l’An d’En direct de l’univers

Difficile de trouver des poux au super plateau chauffé par France Beaudoin, qui ne cesse de se bonifier, année après année. À la première vague de kidnappés s’est greffée une deuxième cohorte, ce qui gonflait à huit le nombre d’invités sur la pastille tournante.

Le numéro d’ouverture a regorgé de jolies trouvailles. Non seulement cette portion sert à revisiter l’actualité de l’année, mais elle comble aussi les convives de chansons marquantes. Tout un défi.

Le croisement entre Achy Breaky Dance de Stef Carse et Coton ouaté de Bleu Jeans Bleu a été savoureux, tout comme le coming out chanté de Khate Lessard d’Occupation double et Madame Coucou de Passe-Partout.

Vraiment, pendant 90 minutes bien tassées, une surprise n’attendait pas l’autre avec la famille Groulx, le Joker (Jean-Philippe Wauthier), Normand Brathwaite en attente, Koriass, Aloe Blacc, Guylaine Tanguay et Rémi Chassé.

Le segment le plus touchant de la soirée a sans contredit été True Colors, sur l’acceptation des différences. Bonsoir les larmes à la maison. La venue de Bonnie Pointer (du groupe californien The Pointer Sisters) a enflammé le studio. C’était parfait.

Souvent, l’émotion provient des membres de la famille des kidnappés, dont la maman de Luc Dionne au piano, les tantes d’Alex Perron, la famille de Jay Du Temple, le frère de Maripier Morin ou les petites-filles de France Castel.

Ça paraît quand une équipe comme celle d’En direct de l’univers bûche fort et ne dort pas sur ses lauriers. Ça donne une émission du tonnerre, où l’équilibre entre la douceur et l’énergie festive ne se brise pas.

Comme Justin Trudeau, Infoman 2019 m’a paru fatigué. Il a déjà été plus en forme, notre Jean-René Dufort. Sa revue de 2019 a été sympathique, sans claquer de grand chelem.

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Jean-René Dufort

L’autodérision de Steven Guilbeault, Sylvie Fréchette et François Legault (en coton ouaté) a été rafraîchissante. Bien aimé également le dessin animé sur le ministre Simon « Robot » Barrette.

Parmi les autres bons coups d’Infoman 2019, notons Les parapluies de Sainte-Marthe, les commentaires de Fabien Cloutier et le tour de magie de Luc Langevin en compagnie du caquiste Éric Caire.

C’était également une bonne idée de réquisitionner Les Louanges pour le générique d’ouverture. Seul hic ? Plusieurs paroles se perdaient dans la musique.

Quant à l’émission spéciale À l’année prochaine 2019, la seule du 31 décembre dont les cotes d’écoute ont augmenté, ses fans y ont retrouvé le même humour bon enfant et prévisible qu’ils entendent les samedis matin à la radio de Radio-Canada.

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Michèle Deslauriers, Philippe Laguë et Dominic Paquet dans À l’année prochaine

Avec peu de moyens, Philippe Laguë, Pierre Verville, Michèle Deslauriers et Dominic Paquet ont conquis la foule rassemblée au Club Soda. Personnellement, cette formule de radio à la télé me laisse indifférent.

La plupart des personnages récurrents de l’émission du 95,1 FM (M. Shipping, le pape François, Maurice de la quincaillerie) sont venus faire leur tour. Certaines imitations (Vincent Vallières, Dan Bigras, Denise Bombardier, Patrice Roy, Chantal Hébert) visent dans le mille. D’autres (Justin Trudeau, Maripier Morin) fonctionnent moins bien. Bref, les adeptes ont apprécié. Les autres ont zappé.

La soirée du 31 en chiffres

2019 – 2018

Bye bye : 2 956 000 – 3 349 000

En direct de l’univers : 1 256 000 – 1 297 000

À l’année prochaine : 1 336 000 – 1 182 000

Infoman : 1 960 000 – 1 989 000